Le SG de l'ONU exhorte les dirigeants libanais à former un gouvernement
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, exhorte les dirigeants libanais à former sans nouveau délai un gouvernement dans un rapport qu'il vient de remettre au Conseil de sécurité, dans lequel il réclame aussi à nouveau au Hezbollah de s'abstenir
"Il est grand temps que les dirigeants libanais assument leurs responsabilités et forment un gouvernement capable d'entreprendre les réformes nécessaires pour répondre de toute urgence aux besoins et aux aspirations du peuple libanais", souligne-t-il dans ce document obtenu vendredi par l'AFP.
"La frustration face à la paralysie politique et à la crise économique se manifeste déjà dans les manifestations et pourrait conduire à de nouvelles violences, mettant en péril la stabilité du pays", avertit Antonio Guterres.
"Face à un tel désespoir, j'exhorte les dirigeants libanais à agir dans l'intérêt du peuple libanais et à faire face à la situation désastreuse à laquelle le pays est confronté avec efficacité et sans plus attendre", insiste-t-il.
La classe politique libanaise est embourbée dans des tractations interminables sur la répartition des portefeuilles depuis plus de huit mois et l'explosion au port de Beyrouth qui a fait plus de 200 morts, imputée par la rue à l'incompétence et à la corruption des dirigeants.
"Une enquête impartiale, approfondie et transparente sur l'explosion du port de Beyrouth conformément aux exigences du peuple libanais en matière de responsabilité est de la plus haute importance", indique-t-il à ce sujet.
Le chef de l'ONU appelle aussi dans son rapport "à nouveau le Hezbollah (mouvement chiite libanais) et toutes les autres parties concernées à ne se livrer à aucune activité militaire à l'intérieur ou à l'extérieur du Liban".
"La présence généralisée d'armes échappant au contrôle de l'Etat, conjuguée à l'existence de milices armées, continue de saper la sécurité et la stabilité au Liban", fait-il valoir.
"Le maintien par le Hezbollah de capacités militaires importantes et sophistiquées échappant au contrôle du gouvernement libanais reste un sujet de grave préoccupation", précise-t-il. Antonio Guterres demande également à Israël de retirer ses forces déployées au nord de la Ligne bleue qui sépare ce pays du Liban, et de "cesser immédiatement ses survols dans l'espace aérien libanais".