Liban : La France hausse le ton .. le moment est venu pour «renforcer les pressions»
La France voit que le moment est venu pour la communauté internationale de «renforcer les pressions» sur la classe politique libanaise pour la forcer à un accord de gouvernement, a estimé ce lundi son ministre des Affaires étrangères.
Cette augmentation des pressions pourrait passer par l'établissement de sanctions contre certaines personnalités libanaises, avait expliqué mi-mars une source diplomatique française. «Pour sortir le Liban de la crise, la solution passe par la formation d'un gouvernement compétent, prêt à travailler sérieusement et dans l'intérêt général à la mise en œuvre de réformes connues de tous», a affirmé Jean-Yves Le Drian dans un communiqué après s'être entretenu avec différents responsables libanais.
“Le ministre a indiqué à ses homologues européens, de la région et internationaux qu'après sept mois de blocage, l'heure est venue de renforcer les pressions pour y parvenir», selon le communiqué.
Le chef de la diplomatie française s'est entretenu avec le président de la République libanaise Michel Aoun, le président du Parlement Nabih Berri et le président désigné du Conseil des ministres Saad Hariri. «Il a rappelé que les forces politiques libanaises dans leur ensemble portent l'entière responsabilité de cette impasse», selon le texte. «Dans ce contexte, l'obstruction délibérée à toute perspective de sortie de crise, en particulier de la part de certains acteurs du système politique libanais, par des demandes inconsidérées et d'un autre temps doit cesser immédiatement».
Désigné en octobre, le Premier ministre Saad Hariri n'a toujours pas formé de gouvernement. L'équipe actuelle, qui gère les affaires courantes, a démissionné en août après l'explosion dévastatrice du port de Beyrouth (plus de 200 morts, des milliers de blessés).
Le pays traverse une crise économique très grave. La dépréciation de la livre libanaise, une explosion de la pauvreté et du chômage, l'érosion du pouvoir d'achat et la précarisation provoquent la colère de l'opinion publique, avec des manifestations et des blocages de routes sporadiques. «C'est la responsabilité de toutes les forces politiques libanaises», insiste Jean-Yves le Drian.