1 euro = 1 dollar : Quel impact pour notre portefeuille ?
Si le pouvoir d'achat des français va pâtir de la chute de l'euro, les entreprises exportatrices vont bénéficier d'un gain de compétitivité important propice à la croissance.
- L'euro frôle le passage sous un dollar, au plus bas depuis 2002
- Économie: l’euro atteint la parité avec le dollar, une première depuis 2002
Un euro vaut un dollar. Avec la chute du cours de l’euro par rapport au dollar depuis quelques mois, la monnaie européenne retombe à son niveau le plus bas depuis 20 ans.
Depuis le 5 décembre 2002, date à laquelle l'euro est passé au dessus du dollar, la parité a toujours été favorable à la monnaie européenne.
Ces deux dernières décennies l'euro a fluctué, grimpé jusqu’à 1,60 dollar à l'été 2008 puis fait le yoyo. Mais depuis la sortie de crise sanitaire, il décroche. En un an, l’euro qui valait encore 1,19 dollar en juillet 2021 a chuté de 16% par rapport au billet vert. Il s'est aussi déprécié par rapport à d’autres grandes devises comme le yuan chinois ou le franc suisse.
Cette chute traduit l'inquiétude des marchés pour la zone euro. Guerre en Ukraine à nos portes, dépendance énergétique du continent vis-à-vis de la Russie, inflation à deux chiffres dans certains pays, achats de pétrole qui doivent être libellés en dollars... L'Europe semble davantage exposée aux aléas économiques que les Etats-Unis.
D'autant que la Banque centrale européenne n'a pas augmenté ses taux directeurs à la différence de la Fed américaine qui a procédé à la plus forte hausse en 28 ans en juin dernier.
Les investisseurs préfèrent donc vendre leurs euros et acheter du dollar, valeur refuge plus rémunératrice en ces temps d’incertitude.
Alors, bonne ou mauvaise nouvelle, ce décrochage de l’euro?
Pour le pouvoir d'achat des Européens, les conséquences sont négatives et se font déjà sentir avec l'inflation. Par exemple, un téléphone qui vaut 500 dollars pouvait être acheté l'équivalent de 420 euros il y a un an quand l'euro valait 1,19 dollar. Désormais, avec la parité, il vaut donc théoriquement 500 euros.
Une perte nette de 80 euros de pouvoir d'achat. Les produits non-alimentaires pourraient à leur tour connaître une poussée inflationniste si l'euro poursuit sa chute.
Or c'est le cas des 25 catégories de produits les plus achetés en France (informatique, téléviseurs, textile, équipements divers...) sont tous majoritairement importés. Idem pour le carburant: les achats de pétrole son libellés en dollars et le décrochage de l'euro pourrait atténuer l'impact de la baisse des cours observée depuis quelques semaines.
Mauvaise nouvelle aussi pour certains secteurs. Comme les compagnies aériennes très dépendantes des prix du kérosène ou les petites entreprises qui n'exportent pas et qui vont subir la hausse des coûts sans profiter du gain de compétitivité permis par une monnaie plus faible, selon BFMTV.