Après le Burkina Faso et le Niger, le Mali quitte à son tour l'Organisation internationale de la Francophonie

Le Mali a officialisé mardi son retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), emboîtant le pas à ses alliés du Burkina Faso et du Niger, qui avaient fait une annonce similaire la veille.
Ces trois pays, gouvernés par des juntes militaires et regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), poursuivent ainsi leur rupture avec la France, invoquant leur volonté de souveraineté.
Un rejet des « agissements incompatibles » avec la souveraineté nationale
Dans une lettre adressée au ministère français des Affaires étrangères, le gouvernement malien justifie sa décision en déclarant que « le Mali ne peut demeurer membre d’une organisation aux agissements incompatibles avec les principes constitutionnels […] fondés sur la souveraineté de l’État ».
Le pays avait déjà été suspendu de l’OIF en août 2020 à la suite du coup d’État militaire ayant renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta. L’organisation avait alors exigé la libération du chef de l’État déchu et appelé à la formation rapide d’un gouvernement de transition civil, tout en maintenant certains programmes de coopération.
Une rupture diplomatique au nom du souverainisme
Ce retrait collectif marque une nouvelle étape dans l’émancipation diplomatique des trois États sahéliens, qui se sont progressivement éloignés de leurs partenaires occidentaux, en particulier de la France. Ils dénoncent l’ingérence des organisations internationales et privilégient désormais des alliances stratégiques alternatives.
Basée à Paris, l’OIF œuvre notamment pour la promotion de la langue française, de la diversité culturelle et linguistique, ainsi que pour la paix et les droits de l’Homme. Le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger traduit une redéfinition des relations de ces États avec l’espace francophone, dans un contexte de recomposition géopolitique au Sahel.