Affaire des ballons espions: Le ton monte entre la Chine et les États-Unis
Affaire des ballons, soutien à Moscou, guerre technologique et commerciale… La relation bilatérale entre Pékin et Washington se tend, malgré un tête-à-tête Blinken/Wang Yi à Munich samedi 18 février.
Depuis une semaine, dans le sillage de l’affaire des ballons survolant le ciel américain, le téléphone rouge entre militaires américains et chinois reste silencieux.
Pékin ne répond plus. C’est la Maison Blanche qui l’a signalé, vendredi, affirmant que les contacts au niveau diplomatique demeurent, mais pas au niveau militaire.
Le département d’État l’a confirmé hier, en déplorant ce silence. “Nous pensons que c’est malheureux et que ce n’est pas la bonne méthode” .
« Un tel comportement est incroyable, presque hystérique »
Signe d’un nouveau cap dans les tensions bilatérales ? C’est ce que laisse penser le ton de la rencontre, samedi soir à Munich, entre le secrétaire d’État, Anthony Blinken, et son homologue, Wang Yi. Une heure d’un dialogue qualifié de “franc et direct” par Washington.
Blinken attendait des excuses chinoises, qu’il n’a pas eues. “Je lui ai dit simplement que le survol du territoire américain était inacceptable et que cela ne devait plus jamais se reproduire” .
Wang Yi, intervenant à la Conférence sur la Sécurité, avait peu avant a fustigé le recours à un avion de chasse pour abattre un ballon avec un missile. “Un tel comportement est incroyable, presque hystérique” .
Aide chinoise à Moscou
Au-delà des ballons, dont les présidents Biden et Xi s’entretiendront prochainement, le différend semble s’est aggravé sur le dossier ukrainien.
Washington disposerait d’informations selon lesquelles Pékin pourrait fournir une aide de guerre “létale” à la Russie et un soutien visant à un “contournement systématique” des sanctions contre Moscou.
Depuis un an, la guerre russe contre l’Ukraine résonne sur les bras de fer global entre les États-Unis et la Chine. En raison des répercussions sur Taïwan qu’auront les événements d’Ukraine selon le scénario qui s’impose.
Washington comme Pékin savent très bien que leur rivalité, et leurs tensions croissantes, sont en tête de leurs agendas réciproques.
À Munich, c’était patent. L’Ukraine était sur toutes les lèvres, et Anthony Blinken avait manifestement été mandaté par son président pour souder les efforts des Européens en soutien à Kiev, en plus d’autres dossiers sensibles (Serbie/Kosovo, Iran, Caucase). Mais en coulisses, c’était bien le tête-à-tête Blinken/Wang Yi qui était structurant.
Un plan de paix pour l’Ukraine ?
On a appris lors des prises de paroles du chef de la diplomatie chinoise que, par le biais d’un document ou d’un discours du président Xi cette semaine, la Chine proposerait une sorte de plan de paix pour l’Ukraine.
La question de l’usage de la menace nucléaire serait évoquée explicitement, mais aussi les questions de souveraineté. En référence implicite à Taïwan.
Le ton franc et manifestement musclé de la rencontre de Munich augure-t-il d’un nouveau climat de guerre froide ? Les deux protagonistes s’en défendent et la comparaison a ses limites.
Mais la montée des tensions mène bien dans cette direction. C’est aussi une des raisons qui font du conflit en Ukraine un enjeu global.Nous rapporte ouest france .