Algérie, Egypte ou Maroc ?
L’avion de combat de 5e génération est un marqueur fort dans le microcosme des forces aériennes contemporaines.
Or sur un continent où les disparités entre les aviations militaires sont aussi criantes qu’en Afrique l’apparition d’un modèle de chasseur furtif représentera forcément un évènement.
Quid alors de savoir s’il s’agira du Lockheed-Martin F-35A Lightning II américain, du Shenyang J-31 chinois, ou du Sukhoi Su-57 Felon russe. À ce jour seuls trois pays, voire au grand maximum quatre, pourraient prétendre à ouvrir le bal dans ce domaine.
Surtout de la Chine, des États-Unis, ou de la Russie le pays qui exportera le premier vers l’Afrique ce genre de chasseur marquera profondément l’histoire aéronautique. Alors bien sûr le Shenyang J-31 fait vraiment figure de challenger vis-à-vis de ses deux concurrents directs puisqu’il n’est même pas officiellement encore en service dans son pays d’origine.
À ce niveau là pourtant le Sukhoi Su-57 Felon ne marque pas vraiment des points puisque seuls les propagandistes moscovites peuvent encore faire illusion sur le niveau opérationnel de l’avion. Ses incursions, supposées ou réelles, au-dessus de la Syrie ou plus récemment de l’Ukraine ne seraient en fait que le fruit d’avions de présérie.
De ce fait le seul vrai champion serait alors le Lockheed-Martin F-35A Lightning II déjà largement répandu dans les unités de l’US Air Force, Air National Guard comprise.
Sauf que la réalité du marché africain ne se résume pas à ces petits calculs mathématiques. L’influence de Moscou et de Pékin grandit en Afrique d’années en années auprès de pays qui tournent ainsi le dos à Washington DC et à ses alliés européens. Reste que des états gangrénés par la corruption et aux mains de juntes militaires comme le Burkina-Faso, la Centrafrique, le Mali, ou encore la République Démocratique du Congo n’achèteront pas de si tôt de tels avions. Ils ont déjà du mal à faire voler leurs antédiluviens Aero L-39 Albatros et autres Sukhoi Su-25 Frogfoot datés tous de l’ère soviétique.
En fait les avionneurs comme Lockheed-Martin, Shenyang, ou encore Sukhoi ne peuvent pas cibler plus de quatre nations sur le continent. C’est très peu quand on sait que l’Afrique représente un total de cinquante quatre pays reconnus par l’ONU.
Et il s’agit toujours des mêmes puissances régionales que sont l’Algérie, l’Égypte, le Maroc et à l’extrême rigueur l’Afrique du Sud.
En Algérie le Sukhoi Su-57 Felon est même devenu un outil de propagande pour certains médias qui n’hésitent pas à clamer haut et fort que leur pays a acheté cet avion, en même temps d’ailleurs que des Su-35 Flanker-E. Un double contrat que ni Alger ni Moscou n’a même annoncé en négociations.
En Égypte et au Maroc la situation est assez différente puisque ces deux pays sont désormais totalement tournés vers les États-Unis et représentent donc des clients potentiels forts pour le Lockheed-Martin F-35A Lightning II. D’autant plus que le royaume chérifien semble de plus en plus intéressé par cet avion comme potentiel remplaçant de ses Dassault Mirage F1 désormais vieillissants.
Reste ensuite le cas de l’Afrique du Sud. Ce pays est à cheval entre les zones d’influences américaines et russo-chinoises mais ne semble actuellement pas être une priorité pour les avionneurs en question.
Bien sûr la décision de fournir des avions comme les chasseurs de 5e génération sera avant tout guidée pour Moscou, Pékin, et Washington DC par leurs intérêts géostratégiques dans la région.
Et il est évident que dès lors que l’Algérie ou le Maroc possèdera les siens, le voisin répondra avec son principal concurrent. Reste à savoir pour le Maghreb si le F-35A Lightning II sera en place avant le Su-57 Felon.
Les projections de nombreux experts donnent un premier contrat africain entre 2027 et 2030, sans forcément se mettre d’accord sur le nom du client : Algérie, Égypte, ou Maroc ?
Article tiré de: avionlégendaire.net