Afrique du Sud : Vers un gouvernement d'Union Nationale après le revers de l'ANC ?
Une semaine après une sévère défaite électorale, l'ANC (African National Congress), le parti au pouvoir en Afrique du Sud, explore la possibilité de former un gouvernement d'union nationale.
Avec seulement 40% des suffrages aux dernières élections générales, l'ANC a perdu sa majorité absolue, plongeant le pays dans une période d'incertitude politique.
La porte-parole de l'ANC a confirmé que des pourparlers exploratoires sont en cours avec divers partis d'opposition. Actuellement, le tout-puissant comité exécutif national (NEC) de l'ANC, composé des 80 principaux dirigeants du parti, est réuni à huis clos en banlieue de Johannesburg pour discuter des différentes options de coalition.
Les discussions se concentrent sur trois principales possibilités de coalition :
1. À droite, avec l'Alliance Démocratique (DA), le premier parti d'opposition de tendance libérale.
2. À gauche, avec les Combattants pour la liberté économique (EFF) de Julius Malema.
3. Avec MK, le mouvement de Jacob Zuma, devenu la deuxième formation de l'opposition, bien que ce dernier refuse de discuter tant que le président Cyril Ramaphosa est en poste.
Le choix de l'alliance est épineux, notamment en raison des nombreux courants internes à l'ANC. Les partisans du président Ramaphosa semblent pencher en faveur d'un rapprochement avec l'Alliance Démocratique. Cependant, la principale centrale syndicale, Cosatu, et le Parti Communiste, alliés historiques de l'ANC, s'opposent farouchement à cette idée, jugeant l'Alliance Démocratique trop libérale. Cette opposition a conduit à des rassemblements de protestation à l'extérieur de l'hôtel où se tient la réunion.
Le comité exécutif doit trancher sur le choix d'un allié, ouvrant ainsi la porte à des négociations et un éventuel accord d'ici une dizaine de jours, avant que l'Assemblée nationale ne se réunisse pour désigner le président de la République. En l'absence d'un accord pour un gouvernement d'union nationale, l'ANC devra se contenter d'un gouvernement minoritaire. Ils pourront reconduire l'actuel chef de l'État avec une simple majorité, mais devront négocier au cas par cas pour faire passer chaque loi à l'Assemblée nationale.
Une décision sur la coalition pourrait intervenir ce jeudi, demain, ou même la semaine prochaine.