Alexander Zverev Vs Tallon Griek: un match marathon
Dans un match marathon de 4h14, amené jusqu'au super tie-break, Alexander Zverev, 4e mondial et récent tombeur de Rafael Nadal au premier tour, n'est pas passé loin de rater la deuxième semaine de Roland-Garros.
Il s'est finalement imposé contre le Néerlandais Tallon Griekspoor (3-6, 6-4, 6-2, 4-6, 7-6 [3]), rapporte L'Equipe.
Ce n'est pas parce qu'il a fait tomber au premier tour le roi des lieux, Rafael Nadal, qu'Alexander Zverev est voué à traverser ce Roland-Garros comme un parcours de santé.
Au contraire, serait-on tenté de dire. La pression héritée de cette nouvelle étiquette, le fait qu'il soit encore plus une cible à abattre, il y avait un peu de tout cela sans doute ce samedi, dans son match du 3e tour face au Néerlandais Tallon Griekspoor (27 ans, tête de série n°26).
À moins que ce ne soit le contexte extra-sportif, alors que son procès s'est ouvert vendredi en Allemagne. Toujours est-il que le 4e mondial, tête basse et mine renfrognée, fut par séquences méconnaissable sur le Philippe-Chatrier.
Emprunté dans ses déplacements, mettant une intensité minimale et multipliant les fautes « faciles », il laissa d'abord le premier rôle à son adversaire en début de match. Ce dernier, heureux de l'aubaine, ne se privait pas pour envoyer des parpaings dans tous les sens face à un Zverev aux allures de punching-ball amorphe.
Griekspoor avait même trouvé la parade au plan basique de l'Allemand - pilonner son revers - grâce à un slice rasant qui le mettait au supplice, ou à des amorties à foison qui le surprenaient à chaque fois loin derrière sa ligne. Logiquement mené un set à zéro (6-3), Zverev sortit de ce mauvais rêve au bon moment. À 5-4 au deuxième set, sur un splendide passing de coup droit, son premier de la partie, on le vit éructer. La bête venait de se réveiller.
Dans la foulée, il signait un break synonyme de deuxième set (6-4) et prenait l'ascendant. Libéré, appuyé sur un service toujours aussi sûr, on le vit enfin délivrer ses grandes gifles des deux côtés, jouer sur la largeur pour sortir le Batave de sa zone de confort et empocher tranquillement la troisième manche (6-2).
Au quatrième set, un moment de relâche lui coûta un break à 2-2. Il dut courir après pendant toute la manche, eut quatre occasions de recoller mais Griekspoor résista pour tenir son avantage, et revint à deux sets partout grâce à un passing de revers après avoir une nouvelle fois attiré Zverev au filet (6-4). Cette fois, c'est Griekspoor qui était survolté.
Agressif au retour, énorme en première balle qu'il complétait en s'invitant au filet pour mettre la pression sur son adversaire, le Néerlandais breaka d'entrée et fit la course en tête. Toujours aussi mobile, il ramenait tout à un Zverev qui retenait étonnamment ses coups, comme sur ce point à 3-1, 15-30 sur le service de l'Allemand que ce dernier aurait dû conclure trois fois mais qu'il finit par perdre, et son service avec pour un double break.
Le triple demi-finaliste de Roland-Garros était-il rattrapé par l'enjeu, le vertige des attentes ? À ce moment-là, c'est pourtant Griekspoor qui eut le bras qui tremble. Un peu moins de longueur, quelques fautes et il lâchait un engagement. Puis un deuxième à 4-3 avec un revers boisé, une double faute et une faute directe en revers pour permettre à Zverev de recoller.
L'affaire allait se régler au super tie-break. Le moment choisi par l'Allemand pour sortir la panoplie de coups gagnants. Passing de revers long de ligne, smash, coup droit décroisé, service-volée... Un véritable feu d'artifice pour conclure la partie 10 points à 3 au bout de 4h14. Tout ce qu'on attendait de le voir faire depuis le début.