Algérie - France : Bruno Retailleau appelle à la remise en cause de l'accord de 1968
Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur français, a récemment exprimé son souhait de remettre en cause l'accord bilatéral de 1968 entre la France et l'Algérie, qui régit les conditions d'entrée et de séjour des ressortissants algériens en France.
Ce traité, signé il y a plus de 50 ans, offre un statut particulier aux Algériens en matière de circulation, d'emploi et de séjour, leur permettant une entrée facilitée sans visa de long séjour et l’accès rapide à un titre de séjour de 10 ans.
Retailleau a justifié cette position en soulignant les tensions croissantes entre les deux pays, citant notamment le refus de l'Algérie d’accueillir un influenceur algérien expulsé de France, et la situation de l’écrivain Boualem Sansal, emprisonné en Algérie.
Il a estimé que cet accord, désormais obsolète, a eu des conséquences négatives sur l’immigration algérienne et n’a plus sa place dans les relations actuelles. Il a ajouté que la France, selon lui, avait été "humiliée" par certains gestes de l’Algérie, notamment en ce qui concerne le non-respect des normes internationales.
Le ministre a plaidé en faveur de mesures fortes pour redéfinir la relation entre les deux pays, arguant qu’il était nécessaire de se montrer ferme face à l’agressivité supposée d’Alger. Retailleau a également évoqué le besoin d’un "rapport de force" pour parvenir à des résultats satisfaisants pour la France.
Ce discours intervient dans un contexte diplomatique tendu entre Paris et Alger, marqué par des désaccords sur des questions sensibles, notamment liées à l’histoire coloniale et aux droits humains.
L'accord de 1968, qui fait l'objet de critiques récurrentes, est désormais au centre des débats politiques, certains le voyant comme un vestige du passé, tandis que d’autres estiment qu’il est nécessaire de l’adapter aux réalités contemporaines, rapporte l'AFP.