Algérie : les étudiants à nouveau dans la rue malgré l'interdiction de défiler
Environ 2000 étudiants contestataires ont défilé mardi 2 mars à Alger contre le pouvoir, au milieu d'un important déploiement policier et malgré l'interdiction de manifester à cause de la pandémie de Covid-19.
Pour la deuxième semaine consécutive, les jeunes manifestants, accompagnés de sympathisants et d'enseignants, ont défilé sans incidents majeurs de la place des Martyrs, au pied de la Casbah, dans le vieil Alger, jusqu'au centre de la capitale. Bloqués au début de la marche, ils ont réussi par le nombre à déborder le dispositif policier.
Scandant les slogans du Hirak - «Algérie libre et démocratique» et «État civil et non militaire» -, ils ont emprunté les ruelles étroites de la Casbah afin de contourner les multiples cordons de policiers dressés sur l'itinéraire habituel de la marche.
Avant l'interruption des marches hebdomadaires du mouvement de protestation populaire (Hirak) en mars 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, les étudiants avaient pour habitude de défiler chaque mardi.
Après 11 mois d'arrêt, les Algériens sont redescendus massivement dans la rue à l'occasion du 2e anniversaire du Hirak le 22 février.
Dans une interview télévisée lundi soir, le président Abdelamadjid Tebboune a assuré que les revendications du «Hirak populaire authentique» «ont été satisfaites» pour la plupart. «Le peuple algérien est sorti dans les rues et nous avons réalisé ses revendications», a affirmé Tebboune.
Mais le mouvement de protestation populaire n'a pas perdu de sa vitalité et continue d'exiger le démantèlement du «système» en place depuis l'indépendance en 1962.