Le procès tant attendu de l'attaque terroriste du site gazier de Tiguentourine, près d'In Amenas, a été reporté à octobre, quelques minutes seulement après son ouverture ce lundi matin.

Le renvoi a été décidé suite à la demande de l’un des quatre accusés, Bouhafsi Djaffar, qui a invoqué l'absence de son avocat.

Un procès crucial reporté

Les accusés sont jugés pour appartenance à un groupe terroriste armé, prise d'otages, homicides volontaires avec préméditation et guet-apens, ainsi que pour la détérioration de biens de l’État. Les faits remontent à janvier 2013, lorsqu'un commando terroriste a pris en otage les employés du site gazier pendant trois jours. L’intervention des forces armées algériennes a mis fin à la prise d’otages, mais s’est soldée par la mort de 38 otages et de 29 terroristes.

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Une déception pour les familles des victimes

Parmi les personnes présentes à Alger se trouvait Marie-Claude Desjeux, venue en tant que partie civile. Son frère Yann Desjeux, la seule victime française, a perdu la vie lors de cette attaque. La nouvelle du report du procès a été un coup dur pour elle et sa famille, qui espéraient obtenir des réponses sur les circonstances de sa mort.

Marie-Claude Desjeux avait fait le déplacement depuis Paris avec un autre membre de sa famille, déterminée à comprendre ce qui s’était réellement passé. Elle exprime sa déception : « Nous avions espéré des réponses et de la justice pour Yann. Ce report est un choc pour nous. »

Le tribunal a justifié le report en exigeant la présence de tous les témoins et la représentation complète des parties civiles et de la défense lors des prochaines audiences. Cela représente un défi logistique de taille pour les services judiciaires algériens. En effet, près de 700 employés, dont plus de 130 expatriés de 26 nationalités différentes, travaillaient sur le site gazier, une propriété de British Petroleum (BP) et de la société algérienne de pétrole.

Un Second procès en attente

Un second dossier lié à l’attaque du site gazier doit également être jugé. Il concerne les membres du commando terroriste qui sont en fuite depuis 11 ans. Les autorités algériennes continuent de chercher à traduire en justice ces individus responsables de l'attaque meurtrière.

Le report du procès de l'attaque du site gazier d'In Amenas est un revers pour les familles des victimes, qui attendent justice depuis plus de onze ans. La complexité du dossier et les exigences procédurales imposent un délai supplémentaire, repoussant l'espoir de vérité et de justice à la prochaine session des assises criminelles en octobre.