Algérie/eaux : Tebboune décide d'activer la police des eaux pour faire face au gaspillage
L’hiver en Algérie est particulièrement sec cette année. En effet, la pluviométrie est au plus bas et le taux moyen de remplissage des barrages sur le territoire national atteint à peine 30 %.
C’est à dire que la menace de stress hydrique se fait de plus en plus grande !
Le plan A du président Tebboune : généraliser les stations de dessalement d’eau de mer
Pour faire face à cette situation climatique critique, le président de la République algérienne, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, ce dimanche 8 janvier, lors de la réunion du Conseil des ministres, d’« élaborer un plan pour la généralisation des stations de dessalement d’eau de mer tout le long de la bande côtière ».
« Aujourd’hui, nous sommes en mesure de réaliser ces stations avec nos propres moyens », a-t-il indiqué, estimant que « la conjugaison des efforts permettra de libérer l’Algérie des problèmes d’approvisionnement en eau potable ».
Pour concrétiser cet objectif, A. Tebboune a appelé à « poursuivre le développement de la qualité de la formation à travers des partenariats avec des instituts et des universités de renommée internationale en vue d’échanger les expertises en matière de dessalement de l’eau de mer ».
Au mois de juin 2022 déjà, le président Tebboune a affirmé, lors d’une visite dans la wilaya d’Oran pendant laquelle il avait posé la première pierre du projet de la station de Cap Blanc, que le dessalement d’eau de mer constituait la solution la plus sûre pour approvisionner le citoyen en eau potable.
Préserver les eaux souterraines, l’autre objectif du gouvernement
Lors de la même réunion, A. Tebboune a instruit de « mobiliser les services de l’Intérieur, des Ressources en eau, de l’Agriculture, de l’Industrie et de l’Environnement en vue de mettre en place une politique permettant d’économiser l’eau à l’échelle nationale et de préserver la richesse hydrique souterraine du pays ».
Il s’agira, entre autres mesures, de « relancer et d’achever l’ensemble des projets de stations d’épuration des eaux usées au niveau des différentes wilayas afin de les utiliser dans l’irrigation en lieu et place des eaux souterraines ».
Toujours dans l’optique de préserver les eaux du sous-sol, le Président de la République a donné une série d’instructions : (1) contrôler rigoureusement les autorisations d’exploitation des eaux souterraines destinées à l’irrigation ; (2) appliquer des « peines lourdes » à l’encontre des auteurs de forages non autorisés ; (3) mener en urgence des études scientifiques pour déterminer « avec précision » le volume des eaux souterraines.
En outre, le Chef de l’État a instruit d’activer la police des eaux. Celle-ci aura pour mission de « contrôler les champs d’utilisation des eaux dans tous les domaines et de lutter contre le gaspillage partout dans le pays ».
Enfin, le Président Tebboune a rappelé la « nécessité de créer des startups spécialisées dans les techniques d’exploitation des eaux usées ». Ces dernières travailleront à développer des solutions technologiques qui s’inscrivent dans le cadre l’économie des eaux et de la sécurité hydrique.
Station de dessalement d’eau de mer : combien en existe-t-il en Algérie à l’heure actuelle ?
Le littoral algérien compte actuellement 21 stations de dessalement d’eau de mer. Celles-ci se répartissent sur 14 wilayas côtières. 7 autres usines sont en construction.
Ces 21 stations de dessalement fournissent, selon les données du ministère des Ressources en eau, 17 % de l’eau consommée dans le pays. Elles alimentent 6 millions de personnes. Leur volume s’élève à 2,6 millions m3/jour.
Dans le détail, voici le nombre de stations de dessalement que compte chacune de ces 14 wilayas : Chlef (2, dont 1 en projet); Bejaïa (1) ; Tlemcen (2); Tizi Ouzou (1) ; Alger (6, dont 1 en projet) ; Jijel (1); Skikda (1) ; Mostaganem (1); Oran (5, dont 1 en projet) ; Boumerdès (3, dont 2 en projet) ; El Tarf (2, dont 1 en projet) ; Tipaza (4, dont 1 en projet) ; Aïn Témouchent (2).
Rappelons par ailleurs que l’Algérie, avec ses 74 barrages, occupe la première place dans ce domaine à l’échelle maghrébine et africaine.
Toutefois, cette capacité demeure insuffisante pour faire face aux besoins en eau potable des Algériens compte tenu de la sécheresse qui sévit dans le pays depuis cinq années maintenant.