Algérie : où se situe l'économie du pays aux yeux du FMI ? Voici le rapport
Une mission du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Mme Geneviève Verdier, a effectué une visite à Alger du 6 au 21 novembre en vue des consultations de 2022 au titre de l’article IV avec l’Algérie.
À l’issue de cette mission, Mme Verdier a fait savoir que « la hausse des prix des hydrocarbures contribue au renforcement de la reprise de l’économie algérienne suite à la crise due à la pandémie. Les recettes exceptionnelles des hydrocarbures ont atténué les pressions sur les finances publiques et extérieures ».
"Mme. Verdier a affirmé qu’ « en 2022, le solde des transactions courantes de la balance des paiements devrait afficher son premier excédent depuis 2013, et les réserves internationales ont augmenté à 53,5 milliards de dollars fin septembre contre 46,7 milliards de dollars fin 2021 ».
Une hausse significative des exportations hors hydrocarbures a également contribué à cette amélioration. Un excédent budgétaire est attendu en 2022 grâce à la hausse des recettes et à des dépenses moins élevées que prévu, a précisé l’institution de Bretton Woods.
La reprise économique suite au choc de la pandémie se poursuit. La croissance du PIB hors hydrocarbures devrait également s’accélérer pour s'établir à 3,2 % en 2022, contre 2,1 % en 2021.
Les pertes de production dues au Covid-19 seront ainsi en grande partie résorbées, même si des séquelles durables sur le marché du travail et la croissance à moyen terme constituent toujours un risque. La croissance du PIB est projetée à 2,9% en 2022.
« Comme dans de nombreux autres pays, l’inflation s’est considérablement accélérée et constitue une préoccupation majeure. Le taux d’inflation annuel moyen s’est établi autour de 9,4% au cours des derniers mois, son niveau le plus élevé sur 25 ans. L’inflation sous-jacente est également en hausse. La banque centrale a pris des mesures pour contrôler les pressions inflationnistes, mais la politique monétaire est restée accommodante.
« Les perspectives à court terme de l’économie algérienne sont favorables mais sont largement tributaires des prix des hydrocarbures », a écrit le FMI dans son dernier rapport.
Le solde des transactions courantes devrait être excédentaire en 2023, et ce, grâce aux recettes élevées des hydrocarbures qui devraient contrebalancer la reprise des importations.
La croissance devrait s’accélérer en 2023 et l’inflation devrait ralentir mais rester au-dessus de 8% en moyenne sur fond d’assouplissement de la politique budgétaire.
La mission estime que la persistance d’une forte dépendance à l’égard des recettes tirées des hydrocarbures et l’augmentation considérable des dépenses prévues en 2023 sont sources de risques importants pour les perspectives des finances publiques dans un contexte de forte volatilité des prix des matières premières et d’incertitude mondiale exceptionnelle". Ecrit AlgerieEco.
Inflation : resserrement de la politique monétaire
"Selon la mission, un ajustement budgétaire équilibré est nécessaire pour freiner les pressions inflationnistes, rétablir une marge de manœuvre pour les politiques économiques et stabiliser la dette publique.
Un cadre budgétaire de moyen terme pourrait guider les efforts d’ajustement, réduire la procyclicité des politiques et protéger les dépenses prioritaires.
Des mesures bien ciblées devraient être mises en œuvre tel que nécessaire pour soutenir les ménages à faible revenu.
En parallèle, un resserrement de la politique monétaire est nécessaire pour maîtriser l’inflation.
Les risques d’enracinement d’une inflation élevée appellent à une normalisation progressive de la politique monétaire.
La révision prochaine de la loi sur la monnaie et le crédit constitue une opportunité pour renforcer le cadre de gouvernance de la Banque d’Algérie et son indépendance.
À ce propos, la mission met en avant l’engagement du gouvernement à ne pas faire appel au financement monétaire.
Le système bancaire a résisté aux chocs répétés de ces dernières années, mais sa santé financière mérite l’attention.
Le resserrement des liens entre les bilans de l’État, des entreprises publiques et des banques publiques pourrait faire peser des risques sur la stabilité financière et la viabilité de la dette". Selon AlgerieEco.
"Ceci requiert de vastes réformes du secteur financier afin de renforcer la gouvernance et les modèles économiques des banques publiques, améliorer les capacités de surveillance, catalyser la provision de prêts au secteur privé et favoriser l’inclusion financière.
La mission convient avec les autorités que la poursuite des efforts de réforme du climat des affaires contribuera à favoriser la transition vers un modèle de croissance plus inclusif et diversifié et à stimuler la création d’emplois". Conclut AlgerieEco.