Algérie : Un ancien ministre emprisonné et 600 milliards évaporés
En Algérie, la chambre d’accusation du Conseil de la justice d’Alger se prononce ce mardi 8 octobre sur un dossier de corruption qui ébranle les fondements de l’agence nationale des barrages.
Les acteurs principaux de ce scandale incluent le directeur général actuel, M. M., son prédécesseur, B. Ch. W., et l’ancien ministre des Ressources en eau, Arezki Braqui.
Ensemble, ils sont accusés d’avoir causé un préjudice financier colossal à l’État, estimé à près de 600 milliards de centimes, dans le cadre du projet d’amélioration du barrage de Maghza el-Baqar, situé dans la wilaya de Guelma.
Une enquête révélatrice
L’enquête menée par la brigade régionale d’investigation judiciaire d’Alger a révélé des pratiques de corruption endémiques au sein de l’agence.
Des sources judiciaires indiquent que des contrats douteux ont été attribués à une entreprise privée dirigée par R. H., dont le montant initial de 130 milliards de centimes a été multiplié par quatre, atteignant 580 milliards de centimes.
Ces augmentations injustifiées résultent de l’acceptation de plusieurs avenants non convenus, modifiant radicalement le projet initial.
Le juge d’instruction a déjà ordonné le placement en détention provisoire de cinq suspects, dont l’ancien ministre Braqui, qui purge actuellement une peine de dix ans de prison.
Les avocats de la défense, toutefois, ont fait appel de ces décisions.
Les accusations portées sont graves et incluent l’abus de pouvoir ainsi que le détournement de fonds publics, réprimés par des articles de la loi sur la prévention et la lutte contre la corruption.
Le propriétaire de l’entreprise bénéficiaire, R. H., est également sous le coup d’accusations graves, notamment de blanchiment d’argent et d’incitation à l’abus de pouvoir.
Pour limiter l’impact des crimes de corruption, le juge a ordonné la saisie des biens des accusés, y compris des propriétés et des comptes bancaires, tant sur le territoire national qu’à l’étranger.
Une leçon amère
Cette affaire soulève de vives inquiétudes concernant la gestion des ressources publiques et l’intégrité des institutions en Algérie.
Elle met également en lumière les défis persistants que le pays doit relever pour lutter contre la corruption et renforcer la confiance du public dans les autorités, a cité Algérie 360.
Les médias et l’opinion publique scrutent de près le verdict du 8 octobre, espérant des réformes significatives dans la gestion des projets d’infrastructure.