Allocation touristique en Algérie : défis et enjeux
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé une augmentation significative de l'allocation touristique, la portant de 15 000 dinars (environ 100 euros) à 750 euros pour les adultes et 300 euros pour les mineurs.
Cette mesure vise à faciliter les voyages des Algériens à l'étranger en leur offrant un soutien financier accru.
Cependant, la mise en œuvre de cette nouvelle allocation rencontre deux obstacles majeurs.
Le premier obstacle concerne la lutte contre la fraude. Les autorités cherchent à définir des conditions strictes pour l'attribution de cette allocation afin d'éviter les abus. Selon une proposition évoquée par le député Zoheir Nasri, les demandeurs devraient se rendre à la succursale de la Banque d'Algérie de leur wilaya de résidence, munis de leur passeport, d'un titre de voyage valide, d'une assurance voyage et de la somme en dinars équivalente à 750 euros. Après cette démarche, ils recevraient un récépissé à présenter au bureau de change situé dans la zone douanière de l'aéroport ou du port pour recevoir les 750 euros. Cette procédure vise à garantir que l'allocation soit utilisée conformément à sa finalité initiale et à prévenir son détournement vers le marché noir des devises.
Le second obstacle est l'impact potentiel de cette augmentation sur les réserves de change de l'Algérie. Avec une allocation passant de 100 à 750 euros, le montant global consacré par l'État à cette dépense pourrait augmenter de manière significative. Selon l'économiste Chabanne Assad, si l'on considère que 5,58 millions d'Algériens voyagent à l'étranger chaque année, le coût total de cette mesure pourrait atteindre environ 4,18 milliards d'euros. Cette situation soulève des préoccupations quant à la soutenabilité de cette dépense pour les réserves de change du pays, estimées à 72 milliards de dollars.
En conclusion, bien que l'augmentation de l'allocation touristique représente une avancée notable pour les voyageurs algériens, sa mise en œuvre effective dépendra de la capacité des autorités à surmonter ces deux obstacles majeurs. Il est essentiel de mettre en place des mécanismes rigoureux pour prévenir la fraude et d'évaluer attentivement l'impact financier de cette mesure sur l'économie nationale.