Le Figaro et d'autres applications portent plainte contre Apple et son "monopole"
Le Figaro, L'Equipe et d'autres applications mobiles françaises ont lancé des poursuites contre Apple lundi, accusant la marque à la pomme d'avoir enfreint le droit de la concurrence avec son monopole sur la distribution des applications.
Apple détient un "monopole délibéré, anti-concurrentiel et injustifiable", estiment les deux journaux français associés au Geste, une association qui représente des éditeurs de contenus et services en ligne, d'après la plainte déposée dans un tribunal de San Jose.
Comme de nombreux autres développeurs dans le monde, ils reprochent à Apple de ne proposer qu'un seul moyen d'accéder aux utilisateurs des appareils de la marque: l'app store, incontournable plateforme de téléchargement des applications.
Le géant californien des technologies contrôle cette plateforme des règlements à la commission que doivent lui verser les éditeurs sur tous les achats de leurs clients, de 30%, sauf exceptions.
"Apple s'est accaparé le marché de la distribution des applis sur iOS (...) mais pas parce qu'il a construit le meilleur magasin", argumentent les plaignants. "Apple a délibérément construit un monopole en bloquant toute compétition potentielle par des moyens techniques et des contrats avec les développeurs".
"Les actions d'Apple sont conçues pour détruire la compétition", assènent leurs avocats.
Ils demandent un procès avec jury, et réclament une injonction du juge pour obliger à Apple à changer ses pratiques, ainsi que des dommages et intérêts.
Leur plainte cite des extraits du jugement rendu après le procès entre Apple et Epic Games, l'éditeur du jeu vidéo phénomène Fortnite.
Epic avait porté plainte en 2020 contre le fabricant de l'iPhone pour abus de position dominante, l'accusant d'exercer un monopole sur l'achat des biens et services dans sa boutique en ligne.
En novembre 2021, une juge fédérale américaine a sommé Apple d'autoriser un système de paiement alternatif au sein de l'App Store, mais a également estimé qu'Epic n'avait pas réussi à prouver qu'Apple avait enfreint le droit de la concurrence.
Apple, qui n'a pas immédiatement répondu à une sollicitation de l'AFP, bataille également sur ce sujet avec plusieurs régulateurs américains et européens.
L'entreprise assure que l'App Store est la meilleure garantie possible en termes de sécurité des paiements et de confidentialité des données, et qu'autoriser le téléchargement d'applications en-dehors de cette plateforme poserait des risques en termes de sécurité.
Plus d'un milliard de personnes dans le monde se servent d'un iPhone, d'après le cabinet Backlinko.