César 2024 : Arieh Worthalter sacré meilleur acteur
Dans les méandres de l’industrie cinématographique, émerge parfois un talent insaisissable, préférant l’éloquence de son jeu à la lumière des projecteurs.
Arieh Worthalter, Franco-Belge de 38 ans, incarne cette essence même du mystère, se démarquant dans l’ombre des tapis rouges et même des plateaux de cinéma.
Dans son dernier exploit cinématographique, sous la direction de Cédric Kahn, Worthalter revêt la peau de l’énigmatique Pierre Goldman, figure à la fois gangster et militant d’extrême gauche, traqué pour le meurtre de deux pharmaciennes en 1976. Une performance captivante qui lui a valu le prestigieux César du meilleur acteur.
Sorti cinquante ans après les événements qui ont marqué une génération entière, le film a enflammé la Quinzaine des Cinéastes, ouvrant ainsi les festivités du Festival de Cannes. Épuré, dénué de musique et de flash-back, le film plonge le spectateur dans l’atmosphère oppressante du procès, créant un huis clos intense. Malgré cette simplicité, émane une puissance captivante, portée par la fougue de l’accusé et le charisme troublant de Worthalter. Rapporte Le Figaro.
Né le 25 mars 1985, Worthalter a amorcé sa carrière sur les planches en 2007, avant de se frayer un chemin discret mais remarquable dans le monde du cinéma. De « Girl » de Lukas Dhont à « Serre-moi fort » de Mathieu Amalric, son talent polyvalent a illuminé plus d’une vingtaine de longs-métrages, aux côtés d’acteurs de renom tels que Tahar Rahim et Adèle Exarchopoulos.
Fervent amateur de courts-métrages, Worthalter a cultivé son art à travers une multitude de rôles, avant de se faire remarquer en 2015 dans « Les Anarchistes ». Progressivement, il s’est frayé un chemin à travers des rôles secondaires, ajoutant sa touche singulière à des productions telles que « Bastille Day » et « Marie Curie ».
Cependant, c’est en 2018 que sa carrière a véritablement décollé avec « Girl », où il incarne le père d’une adolescente transgenre. Une performance saluée par la Caméra d’or à Cannes et par le Magritte du meilleur second rôle masculin, témoignant de son ascension fulgurante dans l’industrie.
Tout en accumulant les succès, Worthalter demeure discret, préférant la profondeur de ses personnages à la superficialité des feux de la rampe. Polyglotte, il a également marqué son empreinte dans la série à succès « En Thérapie », ajoutant une corde de plus à son arc déjà impressionnant.
Lors de la réception de son César, Worthalter a également prouvé son engagement en appelant à un cessez-le-feu à Gaza, ajoutant ainsi une dimension humanitaire à son brillant parcours artistique. En somme, Arieh Worthalter incarne bien plus qu’un simple acteur ; il est une force énigmatique, une âme vibrante qui illumine les écrans et les cœurs.