Attaque à Bordeaux : Ce qu’il faut retenir de l’assaillant
L’agression au couteau qui a tué un homme et blessé un autre était liée à la consommation d’alcool des victimes, confirme la procureure de la République de Bordeaux. Deux enquêtes ont été ouvertes après le drame.
L’origine du conflit est désormais connue, mais des questions autour de la personnalité de l’assaillant demeurent, rapporte le Parisien. Après l’agression au couteau survenue à Bordeaux mercredi soir, ayant fait un mort et un blessé, la procureure de la République de Bordeaux, Frédérique Porterie, a organisé une conférence de presse ce jeudi pour préciser les circonstances du drame.
Un conflit bien lié à l’alcool
La procureure de la République a confirmé qu’un différend sur la consommation d’alcool entre les victimes et l’assaillant était à l’origine de l’agression, explication détaillée par une des victimes encore hospitalisée. Selon l’homme visé par les coups, l’assaillant, « qu’il ne connaissait pas », se serait approché de son ami et de lui, et lui aurait reproché, « dans un français approximatif », de boire, alors que c’était l’Aïd, fête qui marque la fin du ramadan pour les musulmans pratiquants. « Ça ne te regarde pas », ont répondu les deux victimes.
Après leur avoir donné des coups de poing, l’assaillant s’est éloigné et les deux hommes lui ont jeté des canettes. Il est alors revenu vers eux, a sorti un couteau et les a poignardés, l’un d’eux mortellement.
Vidéo. Trois blessés lors d'une fusillade pendant une célébration de l'Aïd
Au cours de l’enquête ce jeudi, des témoins ont fait état d’une altercation précédant l’agression près du Miroir d’Eau à Bordeaux. Selon ces témoignages, d’autres personnes ont été aussi prises à partie par cet assaillant alors qu’elles buvaient du rosé en ce jour de l’Aïd. L’altercation s’est soldée par un coup de poing et un coup de coude. L’assaillant aurait alors demandé à ses interlocuteurs de « venir se battre », aurait sorti son couteau, avant de poursuivre son chemin vers le Miroir d’Eau.
Les deux victimes de l’agression sont deux hommes originaires du même village d’Algérie, l’un étant SDF, l’autre hébergé par France Terre d’Asile. Le premier homme, âgé de 37 ans, a subi une « mort violente », causée par neuf plaies par arme blanche, dont deux avec « atteinte cardiaque », a précisé la procureure. Le deuxième homme, âgé de 26 ans et qui a survécu, a reçu trois plaies par arme blanche, dont deux perforantes. « Ses jours ne sont plus en danger à cette heure », a précisé la procureure, qui ajoute qu’il a pu être entendu ce matin à l’aide d’un interprète en arabe.
Un assaillant âgé de 25 ans et d’origine afghane
D’après la base de données Eurodac, l’auteur des coups de couteau serait un homme d’origine afghane, âgé de 25 ans, enregistré en Europe comme demandeur d’asile. Ces données restent cependant « à vérifier », a précisé la procureure. « Aucun élément ne milite en faveur d’une attaque à caractère terroriste », a dit la magistrate, précisant que les auditions et investigations se poursuivent.
Deux enquêtes ouvertes
Sur le plan judiciaire, deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet. La première vise l’assaillant, pour les chefs de « meurtre », « tentative de meurtre » et « violences avec arme ».
Une enquête a également été ouverte par l’IGPN et vise le policier auteur du tir mortel contre l’assaillant, peu après l’agression. Sur ce point, la légitime défense est « envisagée ». Les policiers « ont demandé au mis en cause de jeter son arme à plusieurs reprises, quand ce dernier a changé de direction et s’est dirigé vers eux, couteau en main, avec une attitude menaçante » envers eux, a précisé Frédérique Porterie, soulignant que les sommations d’usage avaient été faites.