Attaque du fourgon: les proches des victimes sous le choc, voici quelques témoignages
Deux agents pénitentiaires ont perdu la vie dans une attaque violente contre un fourgon au péage d'Incarville, dans l'Eure, le mardi 14 mai. Cette attaque a permis à un détenu de s'échapper.
L'une des victimes était le père de jumeaux, tandis que l'autre était un trentenaire qui laissait derrière lui une femme enceinte.
En réponse à cette tragédie, les établissements et structures pénitentiaires ont été paralysés le mercredi 15 mai dans le cadre d'une journée de "prisons mortes" décidée par l'intersyndicale. Cette action vise à soutenir les deux agents pénitentiaires décédés.
Les agents Fabrice M. et Arnaud G., qui se tenaient à l'avant du fourgon, ont été abattus lors de l'attaque, tandis que trois autres agents ont été grièvement blessés. Une source syndicale exprime son choc en déclarant que leurs collègues ont été "massacrés". Ces agents étaient auparavant des surveillants pénitentiaires avant de rejoindre les services d'escorte judiciaire.
Fabrice M., qui vivait depuis dix ans avec sa femme dans un petit village de Normandie, était le père de jumeaux sur le point de célébrer leur 21e anniversaire dans deux jours, selon le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti. Il était décrit comme quelqu'un de très discret, probablement en raison de la nature de son travail, et avait la réputation d'être très sportif.
Arnaud G., le deuxième agent tué lors de l'attaque, laisse derrière lui une femme enceinte de cinq mois, ainsi que ses parents et ses amis, selon le ministre de l'Intérieur.
Arnaud était engagé depuis longtemps au sein du Syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS) et était connu pour sa gentillesse et son professionnalisme, toujours attentif aux autres, selon le secrétaire national du SPS.
Cette attaque est qualifiée d'"assassinat abject". Selon les témoignages, Arnaud et les autres agents n'ont même pas eu le temps de réaliser ce qui se passait. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de cette tragédie et pour retrouver le détenu évadé.
Les témoignages de la mère de l'une des victimes
Quand il a décroché son téléphone mardi à la mi-journée et reconnu au bout du fil la voix inimitable d’Éric Dupond-Moretti, Dominique Garcia a compris tout de suite que quelque chose de très grave venait de se produire.
Depuis une heure, il savait que plusieurs agents des services pénitentiaires étaient tombés dans un guet-apens mortel au péage d’Incarville (Eure).
Il savait aussi que son fils unique, Arnaud, 34 ans, membre du pôle de rattachement des extractions judiciaires (PREJ) de Caen, était sur la route ce jour-là.
« J’ai d’abord appelé l’administration pénitentiaire qui refusait de me dire quoi que ce soit. C’est le ministre de la Justice qui m’a rappelé et m’a appris la mort d’Arnaud », souffle Dominique Garcia lorsque nous le rencontrons ce mercredi matin au seuil de son domicile, à Blangy-le-Château. Un village du Calvados dont il est maire adjoint après avoir commandé la brigade locale de gendarmerie jusqu’en 2012.