Attentat du 11 septembre : le cerveau de l'opération obtient une réduction de peine
Emprisonné depuis 18 ans à Guantanamo, Khalid Cheikh Mohammed a accepté un accord de peine négociée lui permettant d'éviter un procès, en échange d'une sentence de réclusion criminelle à perpétuité.
Le Pakistanais Khalid Cheikh Mohammed, considéré comme le cerveau des attentats du 11 septembre 2001 et détenu dans la base militaire américaine de Guantanamo, a accepté un accord de peine négociée, a annoncé le Pentagone mercredi 31 juillet.
Cet accord permet à Khalid Cheikh Mohammed d'éviter un procès où il encourrait la peine de mort, en échange d'une sentence de réclusion criminelle à perpétuité, précise le New York Times.
L'accord concerne également deux coaccusés du prisonnier, Walid bin Attash et Mustafa al-Hawsawi, aussi détenus depuis deux décennies à Guantanamo, sur l'île de Cuba.
Ils sont accusés de terrorisme et du meurtre de près de 3.000 personnes dans les attentats à New York et Washington. Ces hommes n'ont jamais été jugés, la procédure devant les amener en procès s'étant enlisée autour de la question de savoir si les tortures qu'ils ont subies dans les prisons secrètes de la CIA entachaient les preuves contre eux.
«Entrepreneur terroriste»
En mars 2022, les avocats des prisonniers avaient confirmé que des négociations se déroulaient en vue d'un possible accord de peine négociée, plutôt qu'une traduction devant le tribunal militaire de Guantanamo.
Les accusés souhaitaient notamment obtenir la garantie de demeurer à Guantanamo, plutôt que d'être transférés dans un pénitencier fédéral, sur le continent américain, dans une cellule à l'isolement.
La plupart des gens connaissent cet homme de 59 ans grâce à la photo prise de lui le soir de sa capture en 2003, les cheveux ébouriffés et la moustache touffue, vêtu d'un pyjama blanc. Pakistanais élevé au Koweït,
il aurait suggéré l'idée de faire s'écraser des avions au chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, en 1996. Diplômé d'une université américaine, il travaillait pour le gouvernement du Qatar au début des années 1990 lorsqu'il a commencé à planifier des attaques avec son neveu Ramzi Yousef, qui a fait exploser une bombe dans le World Trade Center à New York en 1993.
S'il ne s'est pas, au départ, enrôlé dans Al-Qaïda, le rapport officiel sur le 11-Septembre l'a qualifié d'«entrepreneur terroriste», qui avait des motivations et des idées d'attentats mais pas les fonds et l'organisation nécessaires pour les mener à bien.
«Très instruit et tout aussi à l'aise dans un bureau de fonctionnaire que dans une planque pour terroristes, KSM s'est servi de son imagination, de ses compétences techniques et relationnelles pour concevoir et organiser un éventail extraordinaire de projets terroristes», détaille le rapport, selon l'AFP.