Royaume-Uni: Automobilistes et avocats manifestent contre l'inflation
Des avocats en robe et perruque exigeant une revalorisation de leur rémunération aux opérations escargot sur les routes pour la baisse du prix des carburants, l'inflation britannique a donné lieu lundi à de nouvelles manifestations.
Sur fond d'inflation record depuis 40 ans, le Royaume-Uni a déjà connu le mois dernier une grève historique des cheminots pendant trois jours. Des grèves sont également annoncées chez les personnels au sol de British Airways à l'aéroport londonien d'Heathrow, mais aussi chez British Telecom (BT). Au Pays de Galles et dans le sud de l'Angleterre, plusieurs manifestations pour exiger une baisse des prix des carburants, qui tutoie les deux livres sterling le litre (2,30 euros), ont sévèrement perturbé la circulation routière. Le trafic s'est notamment retrouvé totalement bloqué sur le pont autoroutier qui relie le Pays de Galles et l'Angleterre pendant plus d'une heure.
Le gouvernement de Boris Johnson a mis en oeuvre fin mars pour 12 mois une réduction de 5 pence par litre de la taxe sur les carburants. «J'ai perdu mon boulot à cause (du prix) des carburants et des gens avides d'en haut qui prennent tout notre argent», a déclaré Vicky Stamper, une manifestante. «Je suis une conductrice de camions qui n'avait plus les moyens de faire le plein», a-t-elle déclaré, «je suis coincée à la maison depuis deux semaines, je deviens dingue», «j'ai besoin de travailler».
Dans le cadre d'un mouvement entamé la semaine dernière, les avocats pénalistes ont manifesté lundi devant plusieurs tribunaux en Angleterre et au Pays de Galles, pour demander l'augmentation des honoraires qui leur sont versées par l'État pour la défense des justiciables aux revenus modestes. La grève a été reconduite malgré la hausse de 15% proposée par le gouvernement à partir de fin septembre sur les nouveaux dossiers. Les avocats veulent une augmentation immédiate. Plusieurs dizaines des robes noires se sont rassemblées devant les Royal Courts of Justice à Londres, munies de pancartes «justice pour la justice», «le crime ne paie pas».