Bagdad II : convergence sur le soutien de l'Irak et la non-ingérence dans ses affaires internes
Les travaux du deuxième sommet de Bagdad, tenu en Jordanie, ayant réuni des parties régionales, dont l'Arabie saoudite, l'Iran et la France, ont été clôturés mardi.
Les parties participant au sommet ont convenu de l'impératif de soutenir la sécurité de l'Irak, sur les plans politique et économique, et de ne pas s'immiscer dans ses affaires internes et l'ériger en une arène de conflits.
Lors du sommet, la France et des parties régionales ont appelé l'Irak à s'éloigner de l'axe iranien afin de résoudre les multiples crises qui frappent le Moyen-Orient.
Les participants ont également appelé, lors de ce sommet, à faire avancer les projets conjoints entre l'Irak, la Jordanie et l'Égypte et à organiser le prochain sommet en Égypte.
Le deuxième sommet de Baghdad intervient après celui tenu dans la capitale irakienne en août 2021 à l'initiative du président français Emmanuel Macron et de Baghdad.
Dans une allocution prononcée à cette occasion, le président français a appelé l'Irak à adopter une autre voie, loin d'"un modèle dicté de l'étranger", en référence à l'Iran, qui jouit d'une grande influence dans ce pays.
"Je veux vous confirmer l'attachement de la France tout au long de son histoire et de son action diplomatique (...) à la stabilité de la région", a déclaré Macron, plaidant pour l'adoption "d'une voie éloignée des formes de domination et d'impérialisme, et d'un modèle dicté de l'étranger", selon Reuters.
Et d'ajouter :"l'Irak est aujourd'hui le théâtre d'influences, d'incursions et de déstabilisations liées à toute la région", sans évoquer l'Iran, dont le ministre des Affaires étrangères était présent à la conférence.
Pour sa part, le roi Abdallah II de Jordanie a déclaré dans son discours, qui comportait des paragraphes en français, que "les défis auxquels nous sommes confrontés sont multiples et de plus en plus complexes, mais nous pensons également que cette conférence a pour objectif de servir nos intérêts communs, de garantir la sécurité, la prospérité et la stabilité de l'Iraq, pierre angulaire de notre région".
Il a souligné, dans ce sens, le "rôle pivot et central de l'Irak dans la région et la convergence des points de vue pour renforcer la coopération régionale".
Pour sa part, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a souligné, dans son allocution, que "l'Egypte confirme son rejet de toute ingérence étrangère dans les affaires internes de l'Irak".
Pour sa part, le Premier ministre irakien Muhammad Shia' al-Sudani a fait état, dans son allocution, "de l'attachement de l'Irak à construire des relations de coopération étroites et équilibrées avec tous les partenaires régionaux et internationaux".
L'Irak "refuse toute ingérence dans ses affaires internes, tout comme il refuse de porter atteinte à sa souveraineté ou d'attaquer son territoire".
Ont pris part à ce sommet les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite et d'Iran, les deux rivaux régionaux qui ont rompu leurs relations en 2016.
Pour sa part, le ministre iranien des Affaires étrangères a appelé dans son allocution les pays de la région au dialogue, soulignant que "le dialogue entre les pays de la région n'est pas une option mais une nécessité impérieuse".