Banque en crise : Credit Suisse aurait rejeté l'offre publique d'achat d'UBS
Le syndicat des employés de banques en Suisse a «exigé» dimanche la participation des partenaires sociaux aux discussions concernant de l'établissement dans la tourmente Credit Suisse, compte tenu des enjeux «énormes» pour l'emploi.
L'association suisse des employés de banque (Aseb) «exige la mise en place immédiate d'une task force», une équipe qui s'attaque aux problèmes des «emplois en dangers», écrit le syndicat dans un communiqué. «Aucune décision ne doit être prise avant que les partenaires sociaux ne soient intégrés» aux discussions, ajoute-t-il.
«Pour les quelque 17.000 employés de Credit Suisse en Suisse, ce qui se joue est énorme», insiste l'Aseb.
Le syndicat souligne le besoin de mesures pour amortir les conséquences économiques «dramatiques» pour l'emploi.
Les autorités suisses se sont engagées dimanche dans une course contre la montre pour trouver une solution avant l'ouverture de la Bourse suisse lundi afin de sauver la banque, en pleine tourmente, et qui ne parvient pas à rassurer les investisseurs. Selon plusieurs médias, les autorités suisses s'orientent vers un rachat de tout ou partie de la banque par sa concurrente suisse UBS.
Active comme UBS dans la gestion de fortune et la banque d'affaires, Credit Suisse s'appuie aussi comme sa concurrente sur l'activité locale, qui propose notamment des hypothèques et crédit aux PME. En Suisse, sa banque de détail compte 95 agences, contre environ 200 chez UBS.
Les risques de doublons sont perçus comme importants, dans la mesure où les profils d'UBS et de Credit Suisse se ressemblent.
La piste d'un rachat par UBS avait été évoquée dès jeudi par des analystes financiers, au lendemain d'une chute historique de l'action en Bourse.
Ils avaient suggéré que l'entité regroupant les activités de Credit Suisse pour le pays alpin soit scindée ou introduite séparément en Bourse en cas de rachat par UBS.
L'action Credit Suisse est tombée à un plus bas historique mercredi à 1,55 franc suisse (1,56 euro) dans un mouvement de panique sur le titre face à un marché très inquiet des risques de contagion après la faillite récente de la banque américaine SVB.
La banque centrale suisse avait lancé une bouée de sauvetage à Credit Suisse en mettant jusqu'à 50 milliards de francs à sa disposition. Mais après un court répit, l'action est repartie à la baisse vendredi, selon le Figaro.