Barcelone: Opération coup de poing contre les apparts touristiques
La contravention la plus élevée de Barcelone, signée par la mairie, s’apprête à être facturée. 600 000 euros. Derrière cette amende record : un trafic de logements touristiques.
Ce sont des logements qui entrent dans le viseur de la municipalité de Barcelone chaque année. Depuis le dernier mandat mené par l’ancienne maire Ada Colau, les licences pour appartements touristiques ne sont plus distribuées dans la cité comtale. Et gare à celui qui jouerait du business sans avoir le précieux papier. L’amende peut s’avérer corsée, selon equinoxmagazine.
Ce mois de décembre, la mairie barcelonaise s’apprête à infliger un montant de 600 000 euros destiné au présumé propriétaire de 71 apparts touristiques non répertoriés parmi les 103 000 licences de Barcelone. Tous sont repartis dans les quartiers de l’Eixample et de Ciutat Vella. Une amende record, titre le média La Vanguardia.
Il faut dire que depuis plusieurs mois, la tête de réseau est accusée de « mobbing immobilier » par ses locataires du numéro 16 de la rue Jaume Giralt et du passage de Lluís Pellicer. Ces derniers subiraient des pressions les poussant à quitter leurs chez-sois pour qu’ils soient convertis en logements touristiques illégaux. Une ruse qui s’ajoute à bien d’autres encore, suivies de près d’ailleurs par la police locale et catalane. Mais aussi la mairie. Car pour arriver à cette contravention historique, la mairie de Barcelone a enquêté durant cinq ans. Cinq années de photos collectées, de profil détaillé, d’entourloupes visant échapper à la loi tourisme, d’hôtes Airbnb et Booking chassés.
L’affaire remonte donc à 2016, avec un achat d’envergure dans le centre de Barcelone, dans le quartier Sant Pere, Santa Caterina i la Ribera. Chaque logement s’est ensuite vu divisé en deux ou trois appartements, sans permis. Puis chacun d’entre eux a été mis en ligne sur les plateformes touristiques Airbnb ou Booking, là aussi, sans la fameuse licence barcelonaise. Alors, l’inspection passe. Mais au moment où elle frappe à la porte, l’excuse est toute trouvée : la faute revient au locataire, vivant souvent à l’étranger, « il suffit de regarder le contrat ». Justification approuvée. En apparence, du moins. Et ainsi se faufile le délinquant.
71 logements touristiques sans autorisations
Car cette fois-là, l’affaire n’a pas été rodée comme les autres. Habituellement, il s’agit de locataires relouant leur appartement ou chambre à la journée, jusqu’à ce que le propriétaire résilie le bail. Ici, l’achat est directement intentionné pour du touristique illégal. L’épine à chercher dans la botte de foin se montre d’autant plus compliquée à attraper, donc. Alors qu’à la clé, la mairie barcelonaise traque gros : près de 2 millions de bénéfices générés par année grâce à ces 71 logements.