Belmadi – Algérie : Quand le "contrat moral" se fait attendre
Une semaine après le décevant premier tour de la CAN-2023 où l'équipe de football algérienne a été vaincue par la Mauritanie (0-1) à Bouaké, le feuilleton Djamel Belmadi demeure dans le flou.
Le silence des deux parties suggère un blocage entre la Fédération algérienne de football (FAF) et le sélectionneur, qui semblerait réclamer une somme importante pour résilier son contrat.
Ce scénario était difficilement envisageable, compte tenu de la réputation de Belmadi, surnommé le "ministre du bonheur", qui avait longtemps bénéficié du soutien patriotique du public algérien. Cependant, les récentes performances de l'équipe nationale, associées à des comportements controversés de Belmadi, ont altéré cette image positive.
"Un entraîneur au bout du rouleau, ça se voit à beaucoup de choses", a déclaré récemment le journaliste français Daniel Riolo sur RMC, faisant référence à Belmadi. Ce dernier, qui avait conduit l'Algérie à la victoire finale en CAN 2019, semble avoir perdu de sa superbe, affichant nervosité, accrochages avec la presse et les joueurs, des choix douteux, et des résultats décevants.
Le moment propice pour un changement aurait dû être en mars 2022, lorsque l'Algérie a été éliminée de la course à la Coupe du monde, seulement deux mois après une élimination au premier tour de la CAN 2021. Malgré ces déceptions, Belmadi a obtenu une prolongation de contrat de 4 ans et une augmentation salariale après un barrage contesté face au Cameroun pour le Mondial 2022.
Cependant, les difficultés se sont poursuivies, et à la CAN 2023, l'équipe nationale algérienne a échoué à se qualifier pour le deuxième tour en n'obtenant qu'un point contre la Mauritanie. Les rumeurs non démenties indiquent que Belmadi refuse de résilier son contrat sans une compensation financière substantielle, équivalente à trois ans de salaire, soit 7 millions d'euros.
Bien que cela puisse être légalement justifié, la demande de Belmadi soulève des questions morales, surtout de la part d'un homme qui avait régulièrement évoqué son "contrat moral" avec le peuple. Face à ces échecs successifs, Belmadi ajoute un quatrième échec, cette fois d'ordre moral.
Malgré le silence de la FAF, Belmadi se doit d'expliquer sa position aux Algériens. À moins d'un démenti formel suivi d'un départ respectueux, le sélectionneur risque de susciter des critiques personnelles et de compromettre son capital sympathie auprès du public algérien, qui était jusqu'ici resté intact malgré les déceptions sportives de l'équipe.