Des députés français rappellent Macron les "dérives autoritaires" du régime béninois
Soixante Quinze députés français de gauche ont alerté mardi le président Macron, actuellement en visite dans plusieurs pays d'Afrique, sur "les dérives autoritaires" dans ce pays et la situation "alarmante" des prisonniers politiques.
"Nous souhaitons attirer votre attention sur la situation politique dans ce pays", écrivent les députés dans une lettre à Emmanuel Macron citée par l'AFP.
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"La situation des opposants politiques au régime (du président Patrice) Talon ïestû de plus en plus alarmante".
Cette lettre est à l'initiative de l'écologiste Hubert Julien-Laferrière, membre de la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée, et signée par des élus et chefs de partis de la coalition de gauche Nupes comme les écologistes Julien Bayou et Sandrine Rousseau, les communistes Fabien Roussel et André Chassaigne, les socialistes Olivier Faure et Jérôme Guedj ou encore l'Insoumise Clémentine Autain.
Les élus évoquent principalement les condamnations de l'ancienne Garde des Sceaux Reckya Madougou à 20 ans de réclusion pour "terrorisme" et du constitutionnaliste Joël Aïvo, à 10 ans de prison pour "complot contre l'autorité de l'Etat" à la mi-décembre 2021.
Les avocats de l'ancienne ministre, arrêtée quelques jours avant un scrutin présidentiel auquel sa candidature avait été refusée, avaient dénoncés des juges "ni libres, ni impartiaux" qui condamnent "sans preuve".
Les députés français dénoncent quant à eux des "parodies de procès".
Après ces deux condamnations, les Etats-Unis avaient fait part de leurs "graves inquiétudes quant à l'ingérence politique dans le système judiciaire pénal du Bénin", déplorant un "ciblage systématique des figures de l'opposition".
La plupart des grandes figures de l'opposition au Bénin ont été poursuivies par la justice, et vivent désormais en exil, une situation que pointent également les élus dans leur lettre.
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A cinq mois des prochaines élections législatives, les députés français espèrent donc que le déplacement d'Emmanuel Macron "ne servira pas de caution au régime, mais sera au contraire l'occasion de montrer que la France n'est pas sourde à la situation politique et aux dérives autoritaires du régime de Patrice Talon".
Ils enjoignent le président à ce que "le renouveau des relations avec les pays africains que nous appelons de nos voeux passe à bien des égards par une position exemplaire quant à notre attachement à la démocratie et aux droits humains".
Après le Cameroun, Emmanuel Macron s'envole mardi soir pour le Bénin et terminera sa première tournée africaine depuis sa réélection par la Guinée-Bissau jeudi.