Etats-Unis : Joe Biden se justifie avant sa prochaine visite en Arabie Saoudite
Le président a écrit une tribune dans le Washington Post pour souligner ses réalisations au Moyen-Orient, avec de nombreux clins d'œil à Trump
Quelques jours avant d'entamer son voyage au Moyen-Orient, et plus précisément en Arabie saoudite, le président des États-Unis, Joe Biden, s'adresse aux Américains et au monde entier dans une tribune publiée dans le Washington Post.
Dans sa chronique, le 46e président des États-Unis explique pourquoi son voyage est important pour maintenir la stabilité dans la région et la sécurité à l'intérieur des frontières américaines.
Comme le décrit Biden, son voyage sera le premier d'un président américain au Moyen-Orient sans troupes américaines en mission de combat dans la région depuis le 11 septembre 2001. "Mon objectif est de faire en sorte que cela reste ainsi", affirme Biden dans sa colonne.
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"Un Moyen-Orient plus sûr et plus intégré profite aux Américains à bien des égards. Ses voies navigables sont essentielles au commerce mondial et aux chaînes d'approvisionnement dont nous dépendons. Ses ressources énergétiques sont essentielles pour atténuer l'impact de la guerre de la Russie en Ukraine sur les approvisionnements mondiaux. Et une région qui se rapproche par la diplomatie et la coopération - plutôt que de se déchirer par des conflits - est moins susceptible de donner naissance à un extrémisme violent qui menace notre patrie ou à de nouvelles guerres qui pourraient imposer un nouveau fardeau aux forces militaires américaines et à leurs familles", poursuit le président Biden dans son message.
Tout au long de son discours, le président a fait plusieurs clins d'œil à l'administration du précédent occupant de la Maison Blanche. Le message que Biden a voulu faire passer à travers sa chronique renforce son récit de leader aguerri sur la scène internationale face aux décisions stériles de Trump. Il a recours à la stratégie politique qui décrit l'"héritage de l'administration précédente" comme un lourd fardeau qui entrave la gouvernance actuelle.
Le président présente la guerre au Yémen, les efforts pour parvenir à un accord sur le nucléaire avec l'Iran et le retrait progressif des troupes d'Irak comme quelques-uns des points qui requièrent le plus d'attention dans le programme du service extérieur de la Maison Blanche. Biden passe en revue certaines des réalisations de son administration en matière de stabilisation du Moyen-Orient, avant de se tourner vers l'Arabie saoudite.
"Je sais que nombreux sont ceux qui ne sont pas d'accord avec ma décision de me rendre en Arabie saoudite. Mes opinions sur les droits de l'homme sont claires et anciennes, et les libertés fondamentales sont toujours à l'ordre du jour lorsque je me déplace à l'étranger, comme ce sera le cas durant ce voyage, ainsi qu'en Israël et en Cisjordanie", a commenté le président, qui a également apprécié le rôle de l'Arabie saoudite dans le rétablissement de l'ordre et de l'unité entre les États du Golfe, une mesure qui améliore considérablement l'équilibre au Moyen-Orient. Les relations entre les pays arabes et Israël se normalisent progressivement et Biden s'en félicite. Il sera le premier président américain à se rendre d'Israël à Djeddah.
Selon les analystes consultés par Atalayar, le voyage du président pourrait être la dernière étape nécessaire pour que l'Arabie saoudite rejoigne les accords d'Abraham et, avec les Émirats arabes unis, reconnaisse l'État d'Israël et entame une coopération approfondie avec son gouvernement pour faire prospérer la région et créer un front commun contre le régime iranien. "C'est une question de temps avant que les relations avec Israël ne se normalisent. Ce voyage va accélérer ce processus", a déclaré à ce journal Sonia Sánchez Díaz, spécialiste des relations internationales à l'université Francisco de Vitoria, lorsque le voyage de Biden a été rendu public.
"Tout au long de mon voyage, je garderai à l'esprit les millions d'Américains qui ont servi dans la région, y compris mon fils Beau, et les 7 054 qui sont morts dans les conflits au Moyen-Orient et en Afghanistan depuis le 11 septembre 2001", écrit Biden en conclusion, précisant une fois de plus que son message s'adresse avant tout à l'électorat et au public américains, alors que l'ombre de Trump continue de rôder et de planer sur la politique du pays, selon atalayar.