Birmanie : nouveaux raids aériens de l'armée contre une faction rebelle
L'armée birmane a procédé mercredi 28 avril, pour la deuxième journée consécutive, à des raids aériens dans le sud-est du pays contre une des principales factions rebelles, très virulente contre la junte depuis le coup d'État.
Les tensions entre les militaires et certains groupes ethniques birmans se sont intensifiées depuis le putsch du 1er février qui a renversé Aung San Suu Kyi.
«Deux avions de l'armée birmane ont effectué des frappes aériennes» mercredi dans une zone contrôlée par l'Union nationale Karen (KNU), a indiqué Sithichai Jindaluang, gouverneur de la province thaïlandaise frontalière de Mae Hong Son, sans préciser s'il y avait eu des victimes. «Des tirs nourris» ont aussi été entendus, a ajouté le gouverneur. Plusieurs dizaines de Birmans ont fui les violences et traversé la frontière pour se réfugier côté thaïlandais.
Mardi 27 avril, la KNU, qui condamne la répression sanglante de la junte à l'encontre des opposants au coup d'État, avait détruit une base de l'armée birmane située dans cette région. Quelque 24.000 civils ont été déplacés à la suite de ces combats, d'après des ONG locales. Des affrontements ont également éclaté ce mercredi entre les militaires birmans et une autre faction ethnique, l'Armée pour l'indépendance kachin (KIA), a indiqué Naw Bu, porte-parole de la KIA. Il a fait état de victimes du côté de l'armée et des rebelles, sans pouvoir en préciser le nombre.
La Birmanie s'enfonce chaque jour davantage dans la violence depuis le passage en force des généraux putschistes il y a près de trois mois. Plus de 750 civils sont tombés sous les balles de la police et de l'armée, d'après l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP). La junte, qui considère cette ONG comme une organisation illégale, fait état d'un bilan beaucoup moins lourd, qualifiant ses opposants d'«émeutiers» se livrant à «des actes de terrorisme».