Boeing ukrainien abattu en Iran: deux ans après, des familles réclament justice
Des proches des victimes du crash d'un avion de ligne ukrainien abattu "par erreur" il y a deux ans au-dessus de Téhéran se sont réunis samedi dans la capitale iranienne pour réclamer justice et rendre hommage aux 176 personnes tuées.
Le 8 janvier 2020, les forces armées iraniennes avaient abattu le Boeing effectuant le vol PS752 d'Ukraine International Airlines devant relier Téhéran à Kiev, causant la mort des 176 occupants, en majorité des Iraniens et des Canadiens.
Elles n'ont reconnu que trois jours plus tard avoir abattu l'appareil "par erreur".
A l'occasion du deuxième anniversaire du drame, plusieurs dizaines de familles de victimes se sont rassemblées sur le lieu du crash près de l'aéroport Imam Khomeiny de la capitale pour y déposer des fleurs, des portraits des morts et des bougies allumées.
"Justice! Vérité!", ont crié des proches des victimes, d'après les vidéos du rassemblement partagées sur les réseaux sociaux.
Fait rare, la télévision d'Etat a publié une longue interview de la mère de Zahra Hassani Saadi, une victime du crash, dans laquelle elle a mis en cause la gestion de l'affaire par les autorités.
"Nous avons plusieurs questions, qui nous répondra? Pourquoi le vol n'a-t-il pas été annulé? Pourquoi le missile de croisière a-t-il été tiré?
Nous ne le savons pas et personne ne nous l'a expliqué", a-t-elle lancé.
Un autre rassemblement a eu lieu à l'intérieur de l'aéroport international de Téhéran, où des proches "ont exigé une enquête équitable sur l'affaire", a annoncé samedi l'agence de presse iranienne Ilna.
Vendredi, le vice-président iranien, Amir-Hossein Ghazizadeh Hachémi, s'est rendu sur les tombes de "cinq martyrs" du crash enterrés dans le cimetière de la capitale pour leur rendre hommage, a annoncé l'agence officielle Irna.
La nuit du drame, les défenses aériennes de l'Iran étaient en état d'alerte maximale.
La République islamique venait d'attaquer une base utilisée par l'armée américaine en Irak, en riposte à l'élimination cinq jours plus tôt, dans une frappe américaine à Bagdad, du général Qassem Soleimani, artisan de la stratégie régionale de l'Iran, et Téhéran s'attendait à une riposte de Washington.
L'Iran a déclaré vendredi avoir commencé à indemniser certaines des familles de victimes en versant une "somme de 150.000 dollars", promettant de payer le reste des proches.