Boxe : divorce entre le CIO et l'IBA à cause de l'affaire imene Khelif
Le divorce entre le Comité international olympique (CIO) et l’Association internationale de boxe amateur (IBA) est désormais définitif.
Le CIO, qui a suspendu la reconnaissance de l’IBA en raison de graves problèmes de gouvernance depuis juin 2023, a récemment adressé une lettre à tous les présidents des comités olympiques nationaux de boxe, y compris la France, les enjoignant à rompre leurs liens avec cette dernière.
Selon les informations divulguées par L’Équipe, le CIO stipule dans cette correspondance que si une fédération de boxe « crédible et bien gérée » prend le relais de l’IBA pour organiser les compétitions de boxe aux Jeux de Los Angeles en 2028, « il est d'ores et déjà établi que tout boxeur affilié à une fédération nationale adhérant à l'IBA ne pourra pas participer aux Jeux olympiques de LA28 ».
Par ailleurs, le CIO demande aux Comités olympiques nationaux de « cesser toute affiliation avec les fédérations nationales de boxe encore liées à l'IBA, et de mettre fin à toute relation institutionnelle avec celles-ci ». Ainsi, la Fédération française de boxe (FFB) devra quitter l’IBA si elle souhaite être reconnue par le Comité national olympique français (CNOSF).
Dominique Nato, président de la FFB, souligne : « Sortir du programme olympique serait une catastrophe. Cette question sera abordée lors de notre prochain comité directeur. Le CIO a fermé toutes les portes. Nous devons soit prendre de nouvelles orientations, soit disparaître. »
L’IBA à l’origine de la polémique autour d’Imane Khelif
Cet été, l’IBA a été au cœur d’un des moments les moins glorieux des Jeux olympiques de Paris 2024 : la polémique qui a entouré les boxeuses Imane Khelif, médaillée d’or chez les femmes en -66 kg, et Lin Yu-ting. Ces deux boxeuses avaient été empêchées de participer, en 2023, aux championnats du monde de l’IBA au motif d’avoir échoué à des « tests de genre ».
Le CIO avait expliqué lors d’un point presse durant les Jeux que ces deux athlètes ont été victimes d’une décision soudaine et arbitraire de la part de l’IBA de disqualifier ces deux athlètes pour les Championnats du monde de 2023.
« Les agressions actuelles contre ces deux athlètes sont entièrement basées sur cette décision arbitraire, qui a été prise sans aucune procédure appropriée - surtout si l’on considère que ces athlètes ont participé à des compétitions de haut niveau pendant de nombreuses années. »
Depuis 2023, le CIO ne reconnait plus l’IBA, à laquelle il reproche des défauts conséquents de gouvernance. Cette décision avait été confirmée en avril 2024 par le Tribunal arbitral du sport (TAS), après un appel interjeté par l’IBA.