INFOGRAPHIE - Pourquoi le bras de fer franco-britannique sur la pêche?
Lors du référendum du 23 juin 2016, les Britanniques ont voté à 51,9 % en faveur d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Avec la ratification de l'accord de retrait enclenché en 2017, cette sortie est effective depuis le 1er janvier 2021 à minuit.
Le droit de l'Union européenne a donc cessé de s'appliquer au Royaume-Uni dès le passage à l'année 2021.
C’est quoi, une licence de pêche ?
Il s’agit d’un document indispensable aux pêcheurs français pour pouvoir pêcher en toute légalité dans les eaux britanniques.
Depuis le Brexit, une nouvelle licence est requise. Elle permet aux autorités anglaises de certifier que les bateaux français pêchaient déjà entre 2012 et 2016, qui correspond à la période choisie pour l’accord avec l’Union Européenne.
Cas particulier : dans les eaux situées entre l’île de Jersey et de Guernesey, particulièrement riches en poissons, il faut y justifier au moins 11 jours de pêche cette fois-ci entre le 1er février 2017 et le 30 janvier 2020. Grégory Guida, le ministre des Affaires intérieures de Jersey, estimait ainsi sur franceinfo début novembre que « si on rajoute des bateaux sans limitation [sans license], l’effort [le nombre de poissons pêché] va augmenter, c’est absolument inévitable. »
Qu’est-ce qui bloque encore ?
Dans la zone des 6 à 12 milles nautiques (entre 11 et 22 km) des côtes britanniques, les débats sont tendus pour 40 bateaux (de plus de 12 mètres) qui ont été récemment mis à l’eau en remplacement d’anciens navires.
Londres refuse pour le moment de leur délivrer une licence, estimant qu’il s’agit de nouvelles demandes car elles concernent des navires plus modernes et souvent plus puissants.
Autre point d’achoppement entre les deux pays : la nature et l’ampleur des documents à fournir pour les pêcheurs français.
Que va-t-il se passer sans aucun accord ?
Si l’impasse perdure, la France ira au clash avec son voisin. Annick Girardin a ainsi prévenu ce jeudi que si toutes les licences de pêche encore réclamées au Royaume-Uni n’étaient pas accordées d’ici à vendredi soir, Paris demanderait une réunion au niveau européen.
Elle irait même « au contentieux » avec le gouvernement de Boris Johnson.
Le 18 novembre, la ministre avait annoncé l'existence d'une possible enveloppe d’indemnisation pour les bateaux tricolores.
« Sans préjuger des suites de la négociation, j’ai demandé à la Direction des pêches (DPMA) de me proposer, en relation avec les professionnels, une estimation des plans de sortie de flotte que je pourrais financer », a-t-elle déclaré.
Elle a précisé qu'« une enveloppe de 40 à 60 millions d’euros » pourrait « être mise sur la table ».