Le Burkina Faso va «recruter exceptionnellement» 5000 militaires pour un service minimal de cinq ans
C'est le troisième recrutement de ce type en moins d'un an
Un renforcement des effectifs de l'armée burkinabè a lieu dans le cadre de la lutte antiterroriste.
Le Burkina Faso a annoncé, jeudi, un «recrutement exceptionnel» de 5000 militaires du rang devant servir l'armée «au moins cinq ans dans leur région militaire de recrutement», dans le cadre de la lutte anti terroriste, a indiqué le ministre de la Défense, le colonel major Kassoum Coulibaly, dans un communiqué transmis à l'AFP.
LIRE AUSSI: Burkina Faso : au moins 51 soldats tués dans une embuscade au nord du pays
Le recrutement se déroulera du 28 février au 7 mars et «concerne en priorité les jeunes garçons Volontaires pour la défense de la patrie (supplétifs civils de l'armée) répondant aux conditions», a-t-il ajouté. Les jeunes intéressés doivent notamment être nés entre le 1er janvier 1988 et le 31 décembre 2003, a précisé le ministre.
Sur les treize régions du pays, les plus ciblées par les violences djihadistes bénéficieront d'un plus grand nombre de quotas, notamment la Boucle du Mouhoun dans l'ouest (1000), le Sahel au nord (900) et la région de l'Est (750).
C'est la troisième fois en moins d'un an que l'armée burkinabè organise un tel recrutement. En avril 2022, 3000 militaires, dont l'âge n'excédait pas 26 ans, avaient déjà été recrutés. La même procédure avait également été lancée en octobre dernier.
Plus de 10 000 morts dues aux violences terroristes
Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d'Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences djihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s'est étendue au-delà de ces frontières.
En sept ans, les violences ont fait plus de 10 000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés internes.
Le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition issu d'un coup d'Etat le 30 septembre 2022, s'était alors donné pour objectif de «reconquérir» les quelque 40% du territoire burkinabè contrôlés par les groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique. Peu après sa prise de pouvoir, il a lancé une campagne de recrutement de volontaires pour la défense de la patrie, qui paient un lourd tribut dans la lutte antiterroriste. Sur des besoins estimés à 50 000, 90 000 se sont inscrits. Rapporte Le Temps.