Coup d’État au Burkina Faso : La France n’est pas impliquée, selon Catherine Colonna
Des institutions françaises ont été prises pour cible ce week-end par des manifestants qui accusent Paris d’aider le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba dans la préparation d’une contre-offensive.
Le trouble s’installe au Burkina Faso. Le chef de la junte au pouvoir burkinabé, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui refusait jusqu’ici sa destitution, a finalement accepté de démissionner dimanche après deux jours de fortes tensions dans le pays.
Mais dans la foulée, les militaires qui ont pris le pouvoir accusent la France d’aider Damiba dans la préparation d’une contre-offensive.
Dans ce contexte, des institutions françaises ont été prises pour cibles par des manifestants : un incendie s’est déclaré samedi devant l’ambassade de France et l’Institut français à Ouagadougou, et un autre devant l’Institut français à Bobo-Dioulasso dans le sud-ouest du pays.
« Il faut que les violences cessent », a réagi dimanche au micro de RFI et Radio France, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna.
La cheffe de la diplomatie française a confirmé que des « incidents graves et intolérables » avaient visé l’ambassade française ainsi que certaines entreprises françaises.
Des pancartes hostiles à la France ont également été brandies dans la foule.
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« C’est un sujet interne à ce pays »
« Nous constatons qu’un certain nombre de fausses informations circulent. Elles ont pu entraîner des mouvements tendant à considérer que la France était mêlée à la crise politique interne que vit le Burkina Faso : il n’en est rien », a expliqué Catherine Colonna, assurant que « la France n’est pas partie prenante à ces événements ».
Et d’ajouter : « Il s’agit d’une situation intérieure qui est évolutive, mais c’est un sujet interne à ce pays dans lequel la France n’a pas à prendre parti, et ne prend pas parti ».
La ministre est également revenue sur la démission du lieutenant-colonel Damiba, assurant formellement que Paris n’a pu être en contact avec le chef de la junte : « À aucun moment Monsieur Damiba ne s’est trouvé à l’ambassade ou auprès de militaires français. Ce sont des informations diffusées sans doute de façon malveillante ».
Des « contacts » ont toutefois eu lieu pour « assurer la sécurité » des Français sur place. « Notre priorité est la sécurité de nos compatriotes. Ils sont près de 4 000 au Burkina Faso. On est concentrés sur leur sécurité et toutes les actions que nous avons pu mener ont ce seul objet », rappelle Catherine Colonna, selon LeParisien.