Burkina : Paris n’écarte pas l’idée d’un départ de ses forces spéciales
Le président français Emmanuel Macron s’est donné six mois pour finaliser la nouvelle stratégie de la France en Afrique.
Les manifestations vendredi à et autour de Ouagadougou contre la présence française vont-elles avoir un impact sur la nouvelle stratégie militaire de la France au Sahel ?
Le ministre des Armées Sébastien Lecornu n’a pas écarté un départ des forces spéciales françaises basées au Burkina Faso, alors que Paris met fin à son opération antiterroriste Barkhane.
« Il est évident que la révision de notre stratégie générale en Afrique interroge toutes les composantes de notre présence, y compris les forces spéciales », déclare Sébastien Lecornu dans un entretien au Journal du Dimanche.
« Sabre (le contingent des forces spéciales françaises basé dans la région de Ouagadougou) a eu un rôle clé ces dernières années dans la lutte contre le terrorisme au Sahel », souligne-t-il.
Aller « davantage vers la formation des armées locales »
La France, qui déploie encore quelque 3.000 militaires au Sahel, après avoir compté jusqu’à 5.500 hommes, a officiellement mis fin à son opération antiterroriste Barkhane, et s’est donnée six mois pour finaliser sa nouvelle stratégie en Afrique.
« Nous travaillons à une organisation du format de nos bases militaires existantes.
Elles devront garder certaines capacités, pour protéger nos ressortissants par exemple, mais aussi se tourner davantage vers la formation des armées locales », explique le ministre.
« Il n’est plus question de lutter contre le terrorisme "à la place" de nos partenaires, mais de le faire avec eux, à leurs côtés ».
Paris, qui a déjà quitté le Mali avec qui il entretient des relations exécrables, souhaite néanmoins conserver une présence militaire au Sahel, notamment au Niger.
« Sa déstabilisation aurait un impact épouvantable », met en garde Sébastien Lecornu. « D’autres pays nous demandent également un accompagnement dans la lutte contre le terrorisme.
Pour que ce travail s’installe dans la durée, la question de la formation des officiers et des sous-officiers des armées africaines va être centrale », explique-t-il enfin.