Burkina: reprise du dialogue politique entre majorité et opposition sur la sécurité
Le dialogue politique entre les partis de l'opposition et de la majorité au Burkina Faso, consacré à la situation sécuritaire dans le pays, en proie à des attaques terroristes, a repris lundi après plus de trois mois de suspension, selon l'AFP.
Lancé le 17 juin par le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, ce dialogue, réunissant une quarantaine de représentants des membres des partis et formations politiques, avait été suspendu trois jours plus tard lorsque l'opposition avait claqué la porte.
Après de nouvelles attaques meurtrières dans le pays, l'opposition avait exigé la démission des ministres de la Sécurité et de la Défense. Elle avait eu gain de cause fin juin, après des manifestations de colère de milliers de Burkinabè contre "l'inaction du gouvernement" face aux violences terroristes, le président Kaboré reprenant lui-même le portefeuille de la Défense.
"Après la suspension, les conditions que nous avons posé ont été respectées. Les ministres de la Défense et celui de la sécurité seront là pour qu'on discute de la situation sécuritaire, ensuite on reviendra sur la réconciliation nationale avant d'avancer sur les autres dossiers", a déclaré le chef de file de l'opposition, Eddie Komboigo.
"Nous devons nous réjouir que dans notre pays, la capacité de dialogue, de travailler ensemble revienne comme étant un ciment, une sorte de nécessité pour que nous puissions construire ensemble notre pays", a de son côté indiqué président de l'alliance des partis de la majorité Vincent Dabilgou.
Outre la situation sécuritaire, le dialogue politique qui s'achèvera "entre mardi et mercredi" abordera également la tenue des élections locales prévues en mai 2022 et la réconciliation nationale, a indiqué le ministre de l'administration territoriale Clément Sawadogo.
Le Burkina Faso fait face depuis 2015 à des attaques terroristes régulières et meurtrières, en particulier dans les régions du nord et de l'est proches du Mali et du Niger.
Ces attaques, souvent couplées à des embuscades et attribuées aux groupes
terroristes affiliés à Daech et à Al-Qaïda, ont fait plus de 1.500 morts et contraint plus de 1,4 million de personnes à fuir leurs foyers.