CAN 2022 : le Maroc pour contrer la suprématie algérienne ?
CHALLENGE. Un effectif complet et de qualité, une année 2021 de haut niveau, les Lions de l’Atlas sont bien décidés à prendre leur revanche au Cameroun.
Désireux de laver l’affront de la CAN 2019, le Maroc, éliminé par le Bénin en huitièmes de finale, considéré, à l’image du Sénégal, comme une des meilleures équipes du continent depuis plusieurs années, tient à faire de l’édition 2021 la sienne. Avec le coach Vahid à sa tête, des décisions fortes ont été prises ; à voir si elles seront suffisantes pour offrir aux Lions de l’Atlas la deuxième CAN de leur histoire.
Le Maroc fait preuve d’une progression notable ces dernières années, ce qui renforce l’attractivité de son football. En effet, son championnat, le Botola Pro, figure à la première place du coefficient CAF et les performances récentes de ses clubs majeurs – Wydad Casablanca (vainqueur de la Ligue des champions en 2017 et de la Supercoupe de la CAF en 2018), le Raja Casablanca (vainqueur de la Coupe des Confédérations en 2021) et Berkane (vainqueur de la Coupe des Confédérations de 2020) – le confirment.
Cette bonne tenue de son football se confirme par les succès obtenus au niveau local avec les victoires finales obtenues lors des CHAN 2018 (sur son sol) et 2020, tenues au Cameroun l’an passé. Cependant, malgré des performances qui auguraient un très bel avenir lors de la dernière Coupe du monde où les Lions de l’Atlas étaient opposés au Portugal, à l’Espagne et à l’Iran, son équipe nationale, bien que des plus cotées, peine à confirmer son statut de favorite sur la scène continentale. D’importants progrès ont été réalisés durant le cycle de Hervé Renard, entraîneur entre 2016 et 2019, qui a apporté une certaine stabilité à la sélection. Mais la CAN 2019 restera comme une grande déception pour le Maroc avec une élimination en huitièmes de finale.
Remplacé par Vahid Halilhodzic, aussi connu du football africain pour son passage du côté du Raja Casablanca où il a remporté la Ligue des champions (1997) et un championnat en 1998, et plus dernièrement du côté de l’Algérie où il a décroché une historique qualification pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde en 2014.
Alors que le titre échappe au Maroc depuis 1976, cette édition de la Coupe d’Afrique des nations est une nouvelle opportunité pour les Lions de l’Atlas de rectifier le tir. Pour le coach Vahid, l’objectif est assez clair : « Il y a quatre ou cinq équipes de très bons niveaux, avec des joueurs exceptionnels, de classe mondiale. Ce sont des équipes qui peuvent, avec le Maroc, être favorites. C’est une compétition très élevée. Il y a beaucoup de bonnes équipes, je pense que vous imaginez lesquelles peuvent être favorites. Ce n’est pas la peine qu’on se répète. Le plus grand favori, vous le connaissez. Mais on est là aussi. » Bien évidemment, on évite soigneusement d’évoquer le voisin et éternel rival algérien.
Les derniers mois auront été marqués par la mise à l’écart de Hakim Ziyech et de son ancien coéquipier de l’Ajax Amsterdam Noussair Mazraoui. D’après le coach Vahid, qui tout au long de sa carrière d’entraîneur n’a jamais craint de prendre des risques pour marquer son territoire, le joueur ne possédait pas la bonne attitude pour porter le maillot de l’équipe nationale. « Vous savez, la notion de groupe, c’est très fragile. Moi, j’attends beaucoup de mes joueurs. On a bien travaillé pendant deux ans, et je ne permettrai à personne de gâcher tout ça. L’équipe nationale, c’est sacré. » Avant de préciser que « son comportement lors des deux derniers rassemblements [en mars et juin] ne correspondait pas à ce qu’un joueur de la sélection nationale doit être, en tant que leader, en refusant de s’entraîner et de travailler. »