Canada: nomination d'un premier juge non blanc à la Cour suprême
Un magistrat d'origine indienne, Mahmud Jamal, est devenu la première personne de couleur à être nommée à la Cour suprême du Canada en 146 ans d'histoire, a annoncé jeudi le Premier ministre Justin Trudeau.
«Je suis convaincu que le juge Jamal, grâce à sa très vaste expérience dans les milieux juridique et universitaire et à son dévouement au service des autres, sera un atout précieux pour le plus haut tribunal de notre pays», a indiqué dans un communiqué Justin Trudeau, qui a promis de lutter contre le racisme généralisé au sein des institutions canadiennes. Sur Twitter, il a salué une «nomination historique»
Diplômé de l'université américaine de Yale, Mahmud Jamal a exercé comme avocat pendant près d'un quart de siècle au Canada, plaidant 35 fois devant la Cour suprême sur des questions de toutes sortes. Il était juge à la Cour d'appel de l'Ontario depuis 2019. Bilingue (anglais et français), il a également enseigné le droit constitutionnel à l'Université McGill à Montréal et le droit administratif à la Osgoode Hall Law School à Toronto. Né à Nairobi, au Kenya, en 1967, au sein d'une famille originaire d'Inde, le juge Jamal a émigré avec sa famille au Royaume-Uni en 1969, puis au Canada en 1981.
Dans les documents soumettant sa candidature à Cour suprême, il explique avoir été l'objet dans sa jeunesse de «moqueries et de harcèlement» en raison de son nom, de sa religion et de la couleur de sa peau. «À l'école, j'ai été éduqué dans la religion chrétienne en récitant le Notre Père et en intégrant les valeurs de l'Église d'Angleterre. À la maison, j'ai été élevé dans la religion musulmane en mémorisant les prières arabes tirées du Coran et en vivant au sein de la communauté ismaélienne», a-t-il écrit. «Comme beaucoup d'autres personnes, j'ai été victime de discrimination au quotidien», a-t-il ajouté.
Mahmud Jamal remplacera à la Cour suprême Rosalie Silberman Abella, qui part à la retraite.