Cancer du sein : un nouveau traitement disponible en France
Des centaines de femmes atteintes d'un cancer du sein très agressif auront accès en France dès le mois prochain à un traitement innovant qui allonge la durée de survie de plusieurs mois: un «espoir», en attendant d'autres thérapies.
Si on pense communément que le cancer du sein se soigne bien désormais, ce n'est pas le cas du cancer dit «triple négatif», qui touche environ 15% des patientes, soit 9.000 nouveaux cas par an. Sa caractéristique: il ne présente aucun marqueur (récepteurs hormonaux ou protéine HER2) à la surface des cellules cancéreuses, susceptible de répondre à une thérapie ciblée existante, rapporte Le Figaro.
Les risques de récidives sont élevés: 30% dans les trois ans qui suivent le diagnostic. En cas de récidive avec métastases, le pronostic de ce cancer ne s'est pas amélioré au cours des 20 dernières années faute de thérapies efficaces: un taux de survie à cinq ans de 11,3%. Les femmes touchées sont souvent plus jeunes que la moyenne (40% ont moins de 40 ans).
Aude Le Roux, 35 ans, est dans ce cas. Son cancer «triple négatif», détecté en mars 2020, a métastasé. Maman d'un petit garçon de trois ans, qu'elle «aimerait voir grandir», elle sait que les mois lui sont désormais comptés. Seul espoir concret pour le moment: l'accès prochain en France à un nouveau traitement, le Trodelvy: «ce n'est pas le traitement miracle mais cela va permettre de gagner des mois de vie», avance-t-elle.
Cette nouvelle thérapie est un traitement par anticorps conjugué à une chimiothérapie, fabriqué par le laboratoire américain Gilead, qui s'adresse aux femmes «en échec thérapeutique» après avoir déjà reçu deux autres traitements. Des résultats d'études ont montré que la médiane de survie sans progression de ces tumeurs était augmentée de quatre mois et que la médiane de survie globale était doublée (12,1 mois, contre 6,7 mois avec la chimiothérapie).
«C'est un vrai progrès, on n'avait jamais eu d'aussi bons résultats dans cette situation pour le cancer du sein triple négatif métastatique», assure à l'AFP Delphine Loirat, oncologue médicale à l'Institut Curie et investigatrice principale de l'étude ASCENT, qui a évalué cette thérapie.