Cannes: débauche et serial killer, l'Iran comme jamais vu
Les nuits de Mashhad" "est l'un des rares films (iraniens, ndlr) qui montre la réalité", déclare à l'AFP le réalisateur Ali Abbasi, un Danois d'origine iranienne qui a marqué la compétition dimanche, avec ce thriller à la sauce David Fincher - au pays des
Le réalisateur s'inspire d'un retentissant fait divers, il y a une vingtaine d'années: il retrace le parcours de l'assassin de 16 prostituées, qui lors de son procès a clamé avoir voulu nettoyer du vice les rues de Mashhad, l'une des principales villes saintes du chiisme.
Dans le film, "l'Araignée", comme ce tueur était surnommé, rôde au guidon de sa moto dans les rues interlopes d'une ville aux airs de "Sin City", où prostitution et drogue prospèrent - elle est située sur d'importantes routes de trafic en provenance d'Afghanistan.
Les prostituées qui montent avec lui finissent le plus souvent étranglées, sur le sol de son appartement.
Après avoir abandonné leur corps sur un bord de route, il appelle par téléphone un journaliste, toujours le même, pour revendiquer son crime. La police ne semble pas pressée de l'arrêter jusqu'à ce qu'une jeune journaliste venue de Téhéran se mette en tête de traquer elle-même le criminel et de le faire payer pour ses meurtres.
"Je n'ai pas l'impression que ce soit un film anti-gouvernemental ou un film d'activiste.
Ce qu'il décrit n'est pas loin de la vérité, et si quelqu'un a un problème" avec le film, qui montre crûment sexe et drogue, ainsi que la misogynie de la société, "il a un problème avec la réalité, pas avec moi", lance Ali Abbasi, dans un entretien avec l'AFP,rapporte France 24.