Carlos Ghosn tient Bruno Le Maire pour responsable de sa descente aux enfers
L’ancien patron de l’Alliance Renault-Nissan raconte au parisien sa fuite rocambolesque du Japon vers le Liban et tire à boulets rouges sur le gouvernement français et son ministre de l’Économie.
Plus de deux ans après sa fuite rocambolesque du Japon vers le Liban en décembre 2019, Carlos Ghosn semble vouloir régler ses comptes.
Pour Carlos Ghosn, le gouvernement français et le conseil d’administration de Renault lui ont porté « un coup de poignard mortel ». « Si vous êtes lâché par un voisin, ça vous énerve ; si vous êtes lâché par votre mère, ça vous tue », estime celui qui n’écarte pas un retour en France.
L’ancien patron de l’Alliance Renault-Nissan s’est confié au « Parisien » et est revenu sur sa décision de fuir le Japon où il est accusé de malversations financières. « Lorsque vous avez perdu tout espoir, vous êtes prêt à embarquer sur des opérations très risquées », explique celui qui vit désormais à Beyrouth.
Carlos Ghosn décrit les différentes pistes étudiées pour sa fuite, d’abord envisagée par la mer. Puis, « parmi les options aériennes, il y avait celle de me faire passer pour un membre de l’équipage, car les douaniers ne regardaient pas tout le temps aux contrôles […] Finalement, j’ai choisi l’option de la malle.
Dans le viseur de l’ancien grand patron, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. C’est « celui qui s’est manifesté de la manière la plus hostile, à ma grande surprise.
C’est lui qui a ordonné le contrôle fiscal. C’est lui qui a donné une consigne claire à deux membres du conseil d’administration de Renault : ‘On abandonne Carlos Ghosn, on ne peut plus le soutenir’ […] Est-ce que Bruno Le Maire a pris la décision seul ? Est-ce qu’il a reçu des ordres ? Je n’en sais rien. Mais il est au centre de tout ça. Ce ne sont pas des accusations, ce sont des faits, avec des témoins. Les langues vont se délier avec le temps et nous saurons pourquoi la France m’a lâché. », selon Sud-Ouest.