Caroline Ducey accuse Catherine Breillat d'avoir permis un viol sur le tournage de « Romance »
L'actrice Caroline Ducey a récemment révélé dans son livre « La Prédation (Nom féminin) » (Albin Michel) qu'elle aurait été victime d'un viol
L'actrice Caroline Ducey a récemment révélé dans son livre « La Prédation (Nom féminin) » (Albin Michel) qu'elle aurait été victime d'un viol lors du tournage du film « Romance » de Catherine Breillat en 1999. Ce témoignage bouleversant refait surface à la lumière du mouvement #MeToo, et met en lumière les coulisses d'une expérience qu'elle décrit comme traumatisante, vécue alors qu'elle n'avait que 21 ans.
Un tournage controversé revisité
Selon Caroline Ducey, la scène problématique se déroule lors de la séquence intitulée « l'inconnu de l'escalier ». Dans cette scène, elle affirme avoir été violée par un acteur inconnu, Reza, trouvé par la réalisatrice dans une boîte échangiste. « Catherine me demande d’enlever mon collant et ma culotte, pour des raisons de "réalisme" », raconte-t-elle. « Je m'exécute. Je vais à l'abattoir, pour en finir. Je cherche l’émotion en pensant à mon grand-père disparu. Je suis dans une bulle de concentration totale. On lance le moteur. Je ressens une brûlure intense : Reza m’a fait un cunnilingus. » L'actrice décrit ensuite un état de choc profond, marquant le début d'un traumatisme qui la hante depuis vingt-cinq ans.
La réalisatrice se défend et dément les accusations
Face à ces accusations graves, Catherine Breillat s'est défendue vigoureusement. « J'affirme que Caroline n'a pas été violée sur le tournage », a-t-elle déclaré, rejetant également les allégations selon lesquelles elle aurait masturbé un acteur sur le plateau, qu'elle qualifie de « délirantes ». Elle a également exprimé son intention de porter plainte pour diffamation, ajoutant que l'atmosphère sur le plateau ne correspondait en rien à celle décrite par l'actrice. « Après la journée de tournage, l’équipe a trinqué au vin blanc, au bar de l’hôtel. Caroline était avec nous. Pas du tout l’ambiance qu’il pourrait y avoir après un viol. »
Breillat, connue pour son approche audacieuse et sulfureuse du cinéma, affirme que les scènes de sexe non simulées faisaient partie intégrante du projet. « Caroline les avait acceptées, mais ce n’était pas stipulé dans son contrat, elle était donc libre de ne pas les tourner », a-t-elle précisé.
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Soutien et témoignage de François Berléand
L'acteur François Berléand, également présent dans le film, a pris la défense de Caroline Ducey. Interprétant un maître sadomasochiste, Berléand a évoqué les conditions difficiles du tournage. Lorsqu'il a découvert que son personnage devait réaliser des gestes explicites, notamment une pénétration digitale, il a exprimé son refus à la réalisatrice. Avant le tournage, un accord écrit a été signé pour éviter tout acte réel, et les deux comédiens ont élaboré une stratégie pour simuler l'acte, sans le réaliser.
Divergences profondes et conflit post-tournage
La relation entre Breillat et Ducey s'est détériorée après le tournage, notamment lors de la promotion du film, où la réalisatrice a écarté volontairement l'actrice d'une conférence de presse. Breillat explique cette décision par le fait que Caroline Ducey aurait prétendu avoir réécrit certaines scènes du film, ce qui a exacerbé les tensions entre elles.
Malgré la gravité des accusations, Catherine Breillat maintient sa position. Elle ne remet pas en cause la douleur exprimée par Caroline Ducey, mais critique ce qu'elle perçoit comme une dérive du climat actuel. « Je réfute les mots de "trahison", de "prédation", et tout ce fatras populiste bien dans l’air irrespirable de ces temps rétrogrades, où l’on essaie de faire plier le cinéma d’auteur sous le joug d’un totalitarisme puritain. »
Ce témoignage poignant, au-delà de relancer un débat sur les conditions de tournage dans l'industrie du cinéma, interroge sur les limites du réalisme dans l’art et les responsabilités des réalisateurs face à leurs acteurs.