Perception vs analyse : Le cas Antoine Griezmann contre la Belgique
Entre la perception des observateurs et l’analyse de Didier Deschamps ou de ses coéquipiers, il y a un gouffre lorsqu’il s’agit d’évoquer la nouvelle prestation d’Antoine Griezmann face à la Belgique.
Antoine Griezmann n’est pas aidé. Après relayeur face à l’Autriche, deuxième attaquant contre les Pays-Bas, simple remplaçant face à la Pologne, le n°7 tricolore en a été quitte pour un nouveau rôle, lundi, pour le choc face à la Belgique. Le Madrilène a en effet cette fois dû évoluer dans le couloir droit, dans un rôle d’ailier.
L’intéressé assure s’accommoder de cette situation. « Je peux jouer dans n’importe quelle position. Peu importe où je serai, je me donnerai à fond », a-t-il encore assuré après la victoire décrochée face à la Belgique. Mais si le Mâconnais n’a effectivement pas ménagé ses efforts, il a livré une nouvelle prestation calamiteuse contre les Diables Rouges.
Antoine Griezmann a en effet multiplié les mauvais choix et les erreurs techniques. Également en panne d’inspiration tandis que les Bleus attendaient vainement un éclair, l’ancien Barcelonais ne s’est pas rattrapé sur les coups de pied arrêtés. « Je me suis bien senti, je savais ce que j’avais à faire. J’ai essayé de faire des appels dans la profondeur et de prendre aussi l’axe, parfois. J’ai eu deux, trois positions pour frapper, j’aurais dû frapper, je ne l’ai pas fait et j’ai cherché plus des une-deux, notamment avec Marcus », analysait-il à l’issue de la rencontre.
Et Didier Deschamps était tout aussi satisfait de sa prestation. « Il a été très intéressant avec le ballon, il peut avoir une meilleure efficacité encore, mais surtout dans le quadrillage du terrain. Si Jules Koundé a fait un tel match, voilà…», a ainsi confié le sélectionneur tricolore, le latéral barcelonais abondant dans le même sens: « Antoine est l’une des raisons pour lesquelles j’ai aussi réussi un bon match car il m’a beaucoup aidé sur le plan défensif. »
Antoine Griezmann bénéficie en tout cas de la confiance de son sélectionneur. « Dans les gros matches, je sais que je peux compter sur lui. Antoine, je connais sa capacité à s’adapter », a soufflé l’ancien capitaine des Bleus.
Ce différentiel de perception entre les observateurs et l’analyse de Didier Deschamps souligne la complexité du football moderne, où les performances individuelles ne sont pas toujours aisément quantifiables par les seuls critères visibles. Tandis que les observateurs pointent du doigt les erreurs et le manque d’efficacité de Griezmann, Deschamps et ses coéquipiers mettent en avant son rôle défensif et sa capacité d’adaptation, des aspects cruciaux dans le schéma tactique de l’équipe.
La question reste donc ouverte : Griezmann a-t-il failli, ou a-t-il simplement été mal compris ? Une chose est sûre, la confiance de Deschamps en son joueur ne vacille pas, et c’est peut-être là l’essentiel.