France : Castex continue à se rendre utile
Depuis son départ de Matignon, le 16 mai dernier, Jean Castex se fait plutôt discret. Nommé à la tête de l'Agence de financement des infrastructures de transport , il est devenu président de la Fondation Agir contre l'Exclusion.
L'occasion pour lui de participer, mardi, à la visite d'un CFA à Paris aux côtés des ministres déléguées Carole Grandjean (Enseignement et formation professionnels) et Geneviève Darrieussecq (Personnes handicapées).
La ministre française des Affaires étrangères en visite à Kiev à Kiev
«Une façon pour moi de faire le service après-vente des décisions prises lorsque j'étais premier ministre», observe-t-il, en citant le développement de l'apprentissage et le soutien à cet établissement en pointe dans l'accueil des personnes handicapées.
«On ne se refait pas! J'aime bien parler avec les gens, aller vers eux et on apprend beaucoup de choses, c'est toujours très utile», glisse l'ancien premier ministre en déambulant dans les cuisines de l'établissement où des élèves préparent des tartes aux abricots.
Pas question d'y voir un retour dans le débat public: «Je suis en retrait. La politique est très utile au pays mais on peut être aussi être très utile sans faire de la politique nationale», assure-t-il, bien qu'il se fixe l'objectif de faire un déplacement par semaine.
Discrètement, il s'est déjà récemment rendu à Lorient et à Strasbourg. À la tête du pays «j'ai fait ce que j'ai cru et ce que j'ai pu au maximum. Maintenant je fais autre chose», insiste-t-il, «ne comptez pas sur moi pour parler des retraites ou de Madame Borne» qui a pris sa suite à Matignon.
«Faire un pas de côté, ça ne veut pas dire que je quitte le service public et l'intérêt général. J'essaie de me rendre utile autrement», développe Jean Castex qui a été surpris par les nombreux commentaires d'internautes après la publication sur les réseaux sociaux d'une photo de lui dans le métro parisien.
«Ça fait quatre mois que je prends le métro quatre ou cinq fois par jour. Tout d'un coup il y a une photo de moi qui suscite un étonnement d'une petite partie de la population.
Il n'y a rien d'extraordinaire et je ne suis pas sûr que ça mérite autant de commentaires», rétorque-t-il. Il est «bien sûr» touché par l'attention qu'il suscite chez les Français qu'il croise tout en assurant qu'il ne la recherche pas.
Prendre les transports en commun sans garde du corps lui «donne l'occasion de rencontrer au quotidien (ses) concitoyens qui n'hésitent pas à venir (lui) parler, c'est normal», se félicite Jean Castex. «Je redeviens le maire que j'étais, c'est plus direct», note celui qui a néanmoins décidé de ne pas reprendre l'écharpe d'édile de Prades (Pyrénées-Orientales).
Interrogé pour savoir s'il est parfois tenté par un retour au premier plan politique, Jean Castex jure: «pas pour l'instant». Ce «pas de côté» est-il définitif ? «N'y-a-t-il pas que dans les cimetières que les choses sont définitives ?», lâche-t-il dans un sourire, précisant ensuite qu'il restera en dehors du champ politique «tant qu'il le faudra».
L'ancien premier ministre souligne qu'il a occupé Matignon pendant un moment «exceptionnel et historique» en pleine crise sanitaire. «On se demande ''est-ce que j'ai bien fait ?''» après «des décisions qui peuvent ne pas plaire».
Mais l'homme de 57 ans «fait confiance aux gens» pour comprendre ce qu'il a fait. Raison de plus, estime-t-il, pour laisser le temps faire son œuvre et se mettre en retrait.
D'autant que le climat politique actuel est propice aux divisions qu'il abhorre. «La politique c'est d'abord l'art de faire vivre les gens ensemble, la tentation naturelle est tellement de se disputer, de se foutre sur la gueule, de s'écharper… Mettre de l'huile sur le feu c'est un exercice très facile car l'incendie ne demande qu'à partir.
C'est le contraire de ce qui fait notre humanité dans les démocraties : savoir vivre ensemble, faire de nos différences un atout», plaide l'Occitan selon Le Figaro .