INFOGRAPHIE/Coupe du Monde 2022 : les dépenses pharaoniques du Qatar
En novembre 2022, le Qatar sera le plus petit État à accueillir un événement sportif majeur de l'ampleur de la Coupe du monde de football.
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Comme le montre notre graphique, la principauté du golfe Persique est aussi (et de très loin) le pays qui a investi le plus d'argent pour l'organisation d'un tel événement. Comme le montrent les données relayées par Front Office Sports, les dépenses engagées par le Qatar pour l'accueil de la compétition sont pharaoniques : autour de 220 milliards de dollars.
À titre de comparaison, les coûts liés à l'organisation des deux dernières Coupes du monde (2018 et 2014) se sont chiffrés entre 12 et 15 milliards de dollars pour les pays hôtes, respectivement la Russie et le Brésil. Du fait d'un niveau d'infrastructures existantes relativement important, les précédentes à avoir eu lieu en Europe ont coûté encore moins cher à accueillir, soit entre 2 et 4 milliards de dollars pour la France en 1998 et l'Allemagne en 2006, rapporté statista.
Dans le détail, une grande partie des coûts d'infrastructure de la Coupe du monde 2022 s'inscrit dans le cadre du plan Qatar 2030, dans lequel est prévu la construction d'hôtels, de transports souterrains et d'aéroports. Les dépenses directement liées à la construction des nouveaux stades utilisés pour la compétition se situeraient entre 6,5 et 10 milliards de dollars. Sur les huit stades accueillant des matchs, seul un était déjà en service avant l'attribution de la Coupe du monde au Qatar en 2010.
Situé au milieu de la péninsule arabique, le petit Émirat a connu une forte croissance économique à partir des années 1980, devenant ensuite l'un des pays avec les PIB par habitant les plus élevés au monde. En quête de reconnaissance diplomatique et d'influence, le Qatar réalise depuis plusieurs années des investissements massifs dans le sport. La richesse du pays, très dépendante de la rente pétrolière et gazière, reste cependant fortement concentrée dans les mains des familles dirigeantes. Très conservateurs sur le plan social, ces milieux sont régulièrement pointés du doigt en matière de respect des droits de l’Homme, comme récemment au sujet de la situation des ouvriers sur les chantiers de la Coupe du monde. Selon Amnesty International, le pays compte 1,7 million de travailleurs migrants (soit plus de 90 % de la main-d'œuvre nationale) et de nombreux cas d'abus et d'exploitation ont été reportés.