Ce que l'Algérie gagne en rejoignant la Banque des BRICS
L'Algérie a récemment rejoint la Banque du groupe BRICS, à la suite de la réunion annuelle du Conseil des gouverneurs de cette institution.
Cette adhésion soulève une question cruciale : quels bénéfices cette initiative apporte-t-elle à l'économie algérienne ?
D'après Boubakeur Salami, expert financier et économique, l'intégration de l'Algérie à la Banque des BRICS offre plusieurs avantages. En tant qu'institution financière soutenant les grandes économies mondiales, cette banque peut fournir des services essentiels aux pays membres, notamment sous forme de prêts financiers à taux réduits, voire sans intérêts. Salami souligne que cette adhésion permet à l'Algérie de bénéficier de ces services tout en se positionnant parmi les pays influents au sein de cette institution. Cela confère à l'Algérie une plus grande valeur et une réputation renforcée sur les plans financier et économique.
Selon Salami, cette adhésion est également un indicateur de la bonne santé économique du pays. Elle pourrait améliorer la compétitivité de l'Algérie pour attirer des investissements directs étrangers, notamment par rapport à d'autres pays de la région. En outre, l'Algérie pourra participer aux décisions stratégiques de la banque, surtout si elle décide d'augmenter sa part dans le capital à l'avenir, une décision dépendant du pourcentage actuel de sa participation.
Ahmed Haïdoussi, un autre expert économique et financier, souligne les bénéfices pour l'Algérie en termes de diversification des options de financement et d'élargissement des horizons économiques. Il rappelle que la Banque des BRICS, avec ses plus de 100 milliards de dollars de capital, se concentre sur le financement de projets d'infrastructure, un domaine où l'Algérie a de grands besoins, notamment dans les secteurs ferroviaires, portuaires, aéroportuaires, et autoroutiers.
Haïdoussi estime que l'adhésion de l'Algérie à cette banque lui ouvre des opportunités de financement à faible coût, ce qui est crucial pour un pays sensible aux interférences externes dans ses décisions économiques. Cette adhésion permet également à l'Algérie de maintenir un équilibre entre les institutions financières mondiales, en tenant compte de son appartenance au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale.
Haïdoussi ajoute que cette adhésion reflète la reprise de l'économie algérienne, soutenue par des réformes structurelles et confirmée par des indicateurs économiques positifs publiés récemment par le FMI et la Banque mondiale.
Abderrahmane Aya, un autre expert économique, partage cette vision. Il estime que l'adhésion à la Banque des BRICS représente une meilleure stratégie pour l'Algérie que de rejoindre directement le groupe BRICS. Selon lui, contribuer à cette institution financière présente des avantages économiques et financiers supérieurs, sans les engagements politiques qui pourraient accompagner une adhésion au groupe lui-même.
L'adhésion de l'Algérie à la Banque des BRICS coïncide avec la préparation du 16e sommet du groupe, prévu en Russie en octobre prochain. Ce sommet pourrait offrir de nouvelles perspectives pour l'Algérie. La Banque des BRICS est un outil clé pour développer la coopération économique entre les pays membres, notamment dans des domaines tels que le transfert de technologies, l'innovation, et la résolution des problèmes de sécurité alimentaire et énergétique.
Selon un communiqué du ministère des Finances, les récentes performances économiques de l'Algérie, soutenues par des réformes sectorielles, ont permis au pays de se positionner comme un partenaire fiable et essentiel au sein de cette institution financière.