« Elle a les pleins pouvoirs » : ce qui attend Giorgia Meloni après sa victoire en Italie
Giorgia Meloni, la cheffe du parti post-fasciste Fratelli d'Italia (FdI) a entamé mardi avec ses alliés des négociations qui vont probablement durer des semaines pour former un nouveau gouvernement, alors que plusieurs crises se profilent.
FdI, qui a triomphé aux législatives de dimanche, n'a aucune expérience du pouvoir mais doit réunir une équipe multipartis pour faire face à une inflation et à des prix de l'énergie très élevés, ainsi qu'aux relations avec une Europe méfiante.
Mme Meloni, 45 ans, espère être la première femme à diriger l'Italie mais elle a besoin de ses alliés, le parti d'extrême droite de la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi, pour avoir une majorité au Parlement.
La répartition des postes clés - notamment l'Economie, les Affaires étrangères, les ministères de la Défense et de l'Intérieur - sera toujours politique mais devra plus que jamais "refléter la compétence et non l'appartenance", note le quotidien Stampa.
Dans le passé, il a fallu entre quatre et douze semaines pour qu'une nouvelle administration prenne ses fonctions.
La première date-butoir approche rapidement, l'Italie, criblée de dettes, devant soumettre à Bruxelles son projet de budget 2023 avant le 15 octobre.
Le président Sergio Mattarella ne commencera les consultations sur le nouveau gouvernement qu'après l'élection des présidents du Sénat et de la Chambre des députés par le Parlement, qui se réunit le 13 octobre.
Alors que les familles et les entreprises doivent faire face à d'énormes factures d'énergie, préparer le budget 2023 sera "comme l'escalade de l'Everest sans oxygène pour le nouveau cabinet", selon le Corriere della Sera.
Mme Meloni a cherché à rassurer les investisseurs pendant la campagne électorale en affirmant que, malgré son passé radical, elle respecterait les règles.
Mais mardi matin, le taux des obligations italiennes à dix ans a augmenté à son plus haut niveau depuis octobre 2013.
Et l'écart entre les taux d'intérêt allemand et italien à dix ans, le fameux "spread", a dépassé les 250 points pour la première fois depuis les pires moments de la pandémie de coronavirus, au printemps 2020,selon le point.