Le président de la Cédéao: de « lourdes sanctions » pourraient être infligées à Conakry
Le président en exercice de la Cédéao, Umaro Sissoco Embalo, a prévenu mercredi la junte guinéenne que le pays allait au devant « de lourdes sanctions » si elle persistait à vouloir se maintenir au pouvoir trois ans.
Trois ans au pouvoir avant un retour de civils élus, « c’est inacceptable pour la Cédéao. Inacceptable et non négociable », a déclaré le président bissau-guinéen dans un entretien aux médias français RFI et France 24 à la veille d’un sommet extraordinaire de la Cédéao en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York.
Fin juillet, le président de la Cédéao avait assuré avoir convaincu la junte, arrivée au pouvoir par un coup d’Etat en septembre 2021, de réduire la période dite de « transition » à deux ans. Non seulement les autorités n’ont jamais confirmé, mais elles ont continué à parler de 36 mois depuis lors.
« J’étais là-bas, en Guinée Conakry. On a discuté. On est arrivé à un consensus (selon lequel) on ne peut pas dépasser les 24 mois », a réaffirmé M. Embalo. Si la junte maintient ce calendrier de trois ans, il y aura des sanctions, « de lourdes sanctions même », a-t-il dit.
L’Afrique de l’Ouest a vu se succéder les coups
La junte guinéenne s’est solidarisée avec le Mali et a maintenu les frontières ouvertes quand la Cédéao a infligé un sévère embargo commercial et financier au Mali en janvier pour sanctionner le projet de la junte de rester au pouvoir jusqu’à cinq années supplémentaires. Ces sanctions ont été levées depuis, mais le Mali et la Guinée restent suspendus des organes de la Cédéao.
Le sort de 46 militaires ivoiriens retenus depuis mi-juillet au Mali sera également à l’ordre du jour de la réunion de la Cédéao à New York.
La junte malienne qualifie ces soldats de « mercenaires » tandis qu’Abidjan assure qu’ils étaient en mission pour l’ONU et dénonce « une prise d’otage ».
« Je pense que ce ne sont pas des mercenaires », a déclaré M. Embalo, abondant dans le sens de propos tenus dimanche par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Il s’est dit favorable à leur libération.