Assassinat de Litvinenko en 2006 : jugée «responsable» par la CEDH, la Russie ne reconnaît pas le jugemen
La Cour européenne des Droits de l'homme (CEDH) a jugé mardi 21 septembre la Russie «responsable» de l'assassinat de l'ex-espion Alexandre Litvinenko, empoisonné au polonium 210 en 2006 au Royaume-Uni.
La Cour estime «qu'il existe une forte présomption» que les auteurs de l'empoisonnement, désignés par une enquête britannique, «aient agi en qualité d'agents de l'État russe». Elle souligne également que Moscou n'a pas fourni d'explication alternative «satisfaisante et convaincante», «ni réfuté les conclusions de l'enquête publique britannique». Les magistrats européens pointent enfin que les autorités russes n'ont «pas mené d'enquête interne effective» qui aurait permis d'identifier et de juger les personnes «responsables du meurtre».
Ils ont donc estimé la Russie coupable de violations de l'article 2 de la Convention européenne des Droits de l'Homme, qui garantit le droit à la vie, et de l'article 38, qui oblige les États à fournir à la CEDH toutes les pièces nécessaires à l'examen d'une affaire. La Russie a été condamnée à verser 100.000 euros pour préjudice moral à la veuve d'Alexandre Litvinenko, une somme particulièrement élevée au regard de la jurisprudence de la Cour. Le juge russe a pour sa part exprimé une «opinion dissidente» sur la violation du droit à la vie.