Centrafrique: Touadéra réélu à la tête d'un pays fracturé
Cette présidentielle, à laquelle nombre d'électeurs n'ont pu participer et que dénonce l'opposition, risque de ne pas apaiser les crises qui minent le pays.
Mardi matin, la capitale centrafricaine, semblait faire comme à son habitude. Les habitants de Bangui s’affairaient dans le calme du moment, oublieux de la veille et sans trop penser aux lendemains qui s’annoncent houleux.
La veille au soir précisément, l'Autorité nationale des élections (ANE) avait annoncé les résultats du scrutin présidentiel tendu de la semaine précédente. Sans surprise, les chiffres offrent la victoire dès le premier tour au président sortant, Faustin Archange Touadéra, avec 53,92%. Une victoire a priori nette et encore renforcée par un taux de participation estimé à plus de 76%.
Reste que ce bilan flatteur est en réalité largement en trompe-l’œil. La rébellion qui, une semaine avant la présidentielle a repris les armes, a empêché nombre de citoyens de se rendre aux urnes. Face à cette situation, les autorités ont choisi de ne prendre en compte que quelque 910 000 électeurs sur le 1,85 million d’inscrits, un tour de passe-passe déjà utilisé en Côte d’Ivoire.