Autriche :Le chancelier autrichien Kurz emporté par un scandale de corruption
Le conservateur autrichien Sebastian Kurz, soupçonné d’être impliqué dans une affaire de corruption, a annoncé sa démission samedi soir.
Qu'est ce qui est passé?
Celui qui était devenu fin 2017 le plus jeune dirigeant élu de la planète est emporté par le scandale pour la deuxième fois, après une précédente tempête politique en 2019 qu'il avait spectaculairement réussi à surmonter.
"Il serait irresponsable de glisser vers des mois de chaos ou d'impasse", a-t-il déclaré devant la presse à Vienne, expliquant se retirer pour "la stabilité" du pays tout en réfutant de "fausses accusations".
Vendredi, le vice-chancelier et leader des écologistes, Werner Kogler, avait jugé que M. Kurz n'était "plus apte à exercer ses fonctions", à l'issue d'entretiens avec les chefs des autres partis.
Les conservateurs (ÖVP) doivent maintenant proposer quelqu'un "d'irréprochable", avait-il estimé.
Peu après la prise de parole du chancelier, M. Kogler a salué "une décision appropriée", espérant désormais "poursuivre le travail gouvernemental" avec M. Schallenberg, un diplomate de carrière francophone âgé de 52 ans, qu'il rencontrera dimanche.
L'opposition s'est en revanche montrée moins enthousiaste, déplorant la poursuite du "système Kurz". "On peut résumer, depuis une heure M. Kurz n'est plus chancelier, mais chancelier fantôme", a réagi la cheffe de l'opposition sociale-démocrate Pamela Rendi-Wagner.
Selon le parquet, qui a ouvert une enquête, des articles élogieux et des sondages favorables à Sebastian Kurz auraient été publiés entre 2016 et 2018 en échange de l’achat d’un espace publicitaire par le ministère des Finances, géré à cette époque par les conservateurs.